samedi 15 février 2014

Dessoye, ministre il y a 100 ans

Jean Macé a donné son nom à plusieurs écoles de Haute-Marne, notamment à Saint-Dizier et Chaumont. Mais sait-on qu'il entretenait des liens particulièrement étroits avec ce département ? Il est venu notamment à Breuvannes-en-Bassigny, en 1884, comme témoin de mariage de son ami Arthur Dessoye avec une demoiselle Renard. Breuvannes est en effet le village d'origine des Dessoye, qui y possédaient (avec la famille Painteindre) une manufacture de limes dont la qualité était signalée dès 1827. Fils de Jean-Baptiste-Joseph, Sébastien-Adolphe Dessoye, né à Breuvannes en 1817, se mariera en 1853 avec Clarisse Voillemin, originaire de Bize, et s'établira à l'autre bout du département, comme percepteur, à Auberive, où naîtra un fils, Arthur, Charles, Sébastien, le 23 août 1854. Après avoir vécu à Chaumont, Arthur, à moins de 30 ans, s'établit à Brest, dans le Finistère, où il sera rédacteur en chef d'une publication, La Dépêche à Brest. Le Haut-Marnais se signalera comme l'auteur d'études sur Brest sous la Restauration, sur Jean Macé et la fondation de la Ligue de l'enseignement. Futur sénateur, franc-maçon, Jean Macé (1815-1894) a en effet créé cette Ligue en 1866 (sous le Second Empire), alors qu'il était enseignant en Alsace. Deux Haut-Marnais de naissance sont devenus des figures de la Ligue : Camille Flammarion, de Montigny-le-Roi, président du Cercle parisien, et Dessoye, vice-président puis président (1906-1919). Ami de Raymond Poincaré, Dessoye sera député radical de la Haute-Marne (1906), ministre de l'Instruction publique pendant quatre jours en juin 1914. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1896, il meurt le 30 avril 1927 à Breuvannes. Moins d'un siècle plus tard, un autre parlementaire haut-marnais, Luc Chatel, sera ministre de l'Education nationale.