mardi 10 décembre 2019

Le rapport de mission du réseau Glover (1944)




Le lieutenant Louis G.-V. Hyde (collection André Grossetête).


Le rapport du réseau (circuit) Glover, du Special Operations Executive, a été communiqué à Jean-Marie Chirol en 2002. Le voici dans son intégralité. Nous l'avons assorti de précisions et de corrections. Ce document est un utile complément au rapport rédigé par le seul rescapé de l'équipe initiale, le lieutenant Hyde.



Réseau Glover. Organisation du lieutenant René Jean Guiraud («André»).

«Nuit 1er-2 juin 1944. Le lieutenant R. J. Guiraud («André»), un officier américain d'origine française, fut parachuté avec un opérateur radio, le lieutenant Louis Gérard Varet Hyde («Frédéric»), près de Chaumont, après deux faux départs. Le comité de réception consistait en Hubert Aubry et deux autres hommes, dont un était Suisse. Le reste de l'équipe ne jugea pas nécessaire de venir parce qu'ils ne s'attendaient plus à recevoir un parachutage. Ils ramassèrent huit containers et sept paquets. Seuls deux émetteurs W/T au lieu des quatre promis furent trouvés, et sur les deux un était hors de service. Toutes les batteries étaient détruites. Avec l'aide d'un capitaine de l'armée française retraité, M. Desnouveaux, de Leffonds-le-Haut, un maquis de quinze hommes fut organisé. Ils campèrent dans une cabane près de la route Bugnières-Leffonds et après dix jours, ils gagnèrent le bois de Fays.» René Jean Guiraud était originaire de Chicago (Illinois). Né aux Etats-Unis, Louis Gérard-Varet Hyde était le fils d'un Américain et d'une Française. Coïncidence : son grand-père a été enseignant à Chaumont, où est né un de ses oncles. Autre coïncidence : «Glover» signifie gantier en anglais. Or Chaumont était une des capitales internationales de la ganterie. Le rôle du capitaine Desnouveaux n'a pas été mis en lumière dans l'ouvrage d'André et Josette Grossetête consacré au maquis de Voisines. Quant au Suisse de l'équipe de réception, il s'agit de Japhet Lanz (tué un mois plus tard).

« 15 juin. Hubert Aubry et une partie du maquis eurent un engagement avec sept Allemands entrés dans la forêt et en tuèrent cinq pour la perte d'un maquisard. Le groupe Aubry fusionna avec le maquis d'Ormancey composé d'étudiants de Dijon.» Le maquisard tué au combat se nommait Claude Penègre. Un autre, Raymond Gourlin, a été capturé (il sera déporté à Neuengamme).

«28 juin. Le lieutenant R. J. Guiraud fut arrêté. Les Allemands avaient interdit l'utilisation de voitures et motos. Le même jour, Guiraud, Gaston Simonet et un autre homme connu sous le nom de «Maurice» achetèrent et essayèrent trois motocyclettes à Chalindrey. Ils furent arrêtés devant la feldgendarmerie, rue Diderot à Langres. Guiraud avait une importante somme d'argent sur lui, et «Maurice», en plus de porter un revolver, avait sur lui des cartes et plans de la citadelle et du réseau électrique de la Haute-Marne. Ils furent emmenés à la Gestapo et sévèrement battus. Guiraud nia tout. Simonet prétendit qu'il était sur une moto par hasard. Il simula plus tard une crise d'appendicite, fut opéré et s'évada, avant que sa blessure ne soit guérie, avec l'aide d'une corde de parachute, par la fenêtre du troisième étage de l'hôpital. Mais «Maurice» parla et révéla la nationalité et la mission de Guiraud. Immédiatement après avoir appris cette arrestation, le lieutenant Louis Hyde partit et s'installa avec deux compagnons à la ferme de la Dhuys, au sud-est d'Auberive, appartenant à Maurice Robin. Deux heures après son départ, la Gestapo guidée par «Maurice» chercha la maison qu'il venait de quitter. Les Allemands, cependant, ne trouvèrent pas l'émetteur W/T laissé derrière. Il le récupérera plus tard». Guiraud sera déporté à Dachau où, seul citoyen américain interné dans ce camp, il fut libéré par ses compatriotes. Simonet, originaire de Langres, rejoindra le corps-franc du maquis Henry (Bussières-lès-Belmont). Ce compte-rendu de mission charge «Maurice», ou «Maurice le Troyen», alias Michel P., de Troyes. Celui-ci sera également déporté. Après enquête, Josette et André Grossetête considèrent également «Maurice» comme le dénonciateur du maquis de Voisines.



«Les opérations aériennes suivantes ont été organisées par Hyde, avec l'aide d'Aubry, et plus tard ses successeurs.

Juin 1944 : une opération, huit containers, six paquets.

Juillet : deux opérations, 48 containers, un paquet.

Août : huit opérations, 349 containers, 41 paquets.

Septembre : 17 opérations, 699 containers, 156 paquets».



«30 juin. Après que «Maurice» eut parlé, 800 Russo-Allemands attaquèrent le maquis d'Aubry dans les bois entre Voisines et Vauxbons (au sud d'Ormancey). Les 19 maquisards résistèrent de 10 h à 15 h. Aubry fut tué, deux hommes s'échappèrent et les autres furent tués dans la cour de la mairie de Vauxbons». En réalité, les quinze morts du maquis de Voisines furent tués ou fusillés en forêt.



«Juillet. Après que le lieutenant Hyde eut reçu son premier parachutage d'armes, «Max» Carteron, sous les ordres du colonel Emmanuel de Grouchy, créa un maquis à la ferme de La Salle (est d'Auberive). La force du maquis monta jusqu'à 350 hommes, et il occupa Auberive. Les Allemands ne l'attaquèrent jamais. Le colonel installa son PC à Auberive.

9 août. Un train convoyant des troupes SS allemandes dérailla près de la ferme de Souci (nord de Prauthoy). Les Allemands descendirent du train et tuèrent 18 personnes dans la région, qui n'avaient rien à voir avec le déraillement. La ferme fut incendiée.» Il s'agit de la ferme de Suxy (et non Souci).
 

«Dans la partie Est de l'arrondissement de Langres, près de Bussières, Henri Hutinet créa un maquis comptant environ 400 hommes. Ils reçurent des armes sur le terrain Arthur. «Petit Charles» (nom réel non enregistré) était le responsable de la région de Montigny et il reçut de Hyde beaucoup de matériels avec lesquels il arma quelques centaines d'hommes. André Guignard avait un maquis près de Nogent. Il fut tué par les Allemands à la fin du mois d'août. Le capitaine Schreiber prit le commandement du secteur de Juzennecourt et également du terrain qui avait été choisi par «Monceau» qui avait été arrêté après le lieutenant R. J. Guiraud.» «Petit Charles» correspond à René Henry, créateur du maquis «Charles» (Varennes). «Monceau» est le pseudonyme de Claude Quilliard, de Villars-en-Azois, mort en déportation.


«Courant août, le maquis opérant autour de Semur-en-Auxois (Côte-d'Or) fut attaqué par les Allemands pour une partie et la milice française pour l'autre. Les maquisards se retirèrent habilement en laissant les Allemands combattre la milice. Cependant, le chef du maquis, «Camp», fut tué, et ils perdirent beaucoup de matériels. Le lieutenant Hyde organisa deux terrains de parachutage qui reçurent chacun deux parachutages, après quoi le maquis se reforma et occupa Semur le 9 septembre.

1er septembre. Deuxième mission : le lieutenant Dominique Armand Mendelsohn («Benjamin») a été parachuté à 11 km au sud-est d'Auberive. Il a été dirigé sur la Haute-Marne comme organisateur et il fut responsable de 17 réceptions successives de parachutages d'armes et de matériels. Il instruisit dans l'usage d'explosifs le maquis de Romprey d'environ 100 hommes. Ils opérèrent par la suite des barrages sur les routes jusqu'à Chaumont. Les voies ferrées étaient déjà presque hors service.

9 septembre. Par un parachutage sur le terrain Cherbourg, à 13 km au sud-est d'Auberive, arrivèrent le lieutenant Alphonse Sybille («Squeaker») et «Fantin» (nom réel non trouvé) avec instructions de rejoindre le lieutenant Woerther dans la région de Nancy-Metz (voir le réseau Woodcutter).» Sybille était Français. «Fantin» correspond en fait à Léon Feldman.

«11 septembre. Le lieutenant Curtenius Gillette («Giuseppe»), Américain, le lieutenant D. J. Kitch («Carel»), Américain, et le lieutenant Jacques-François Boissière («Bocace») ont été parachutés pour aider les maquis de Mendelsohn dans la guérilla. Le lieutenant Mendelsohn s'employa particulièrement à protéger les ponts de Langres sur la Marne. Les Allemands en retraitant les avaient minés. Des mesures ont été prises par la Résistance pour les sauver. Pour deux ponts importants, on ne put pas les sauver mais les autres, que les Allemands ont tenté d'endommager pendant leur retraite, ont été bien protégés par le maquis.» Boissière était un ancien élève de l'école des Cadets de la France libre.


«12 septembre. Le lieutenant Mendelsohn et le lieutenant Hyde rencontrèrent l'avant-garde du général de Lattre de Tassigny sous le commandement du colonel Le Cocq, à qui ils donnèrent des informations précises sur la localisation de l'artillerie allemande et sur la défense de Langres, ainsi que d'autres renseignements utiles.» Lecoq commandait le 2e régiment de spahis algériens de reconnaissance, qui établit son PC à Longeau.

«13 septembre. Les maquisards agirent comme tireurs d'élite (sic) pendant le combat entre les chars alliés et les fortifications de la citadelle de Langres. Pendant l'attaque à midi, le lieutenant Gillette a été blessé.

2 novembre. Le lieutenant Mendelsohn retourna en Angleterre et fut décoré de la Military Cross.

Le lieutenant Hyde retourna en Angleterre et fut décoré de la MBE» (Most excellent border of the Britisch Empire).


Liste des terrains de parachutage utilisés par le réseau Glover (en Haute-Marne).

«Alger», 4 km SO de Nogent, trois opérations, message BBC : «Le cassis coulera sous la cloche».

«Arthur», 16,5 km NO-O de Dampierre, trois opérations, message «La ficelle sera démêlée». (Frettes).

«Berlin», 7,5 km SE d'Auberive, première opération de Hyde, probablement en juillet, message «Roger embrasse bien Gilberte». (ferme de La Salle).

«Charlotte», 6 km Nord de Clefmont, deux opérations, message «Le grand chimpanzé est le frère de la biquette».

«Cherbourg», 13 km SE Auberive, deux opérations, message «Quatre cailles couvent au coin d'un pont». (ferme de la Dhuys, Courcelles-Val-d'Esnoms).

«Félix», 11 km SE d'Auberive, trois opérations (la deuxième correspond au parachutage du lieutenant Mendelsohn), messages «La moutarde et le pain d'épices seront distribués ce soir», «N'importe qui le ferait». (Villiers-lès-Aprey).

«Lionel», 9 km N de Bourbonne, une opération, message «La bicyclette est réparée ». (Aigremont).

«Nicole», 1,5 km N de Juzennecourt, une opération, message «Charles aime bien les blondes».

«Riverside», 3 km NO de Varennes, trois opérations, message «Souviens-toi bien du vase de Soissons ». (Lavernoy).

vendredi 25 octobre 2019

A l'assaut du Faux-Miroir, 10 septembre 1914



Le combat du Faux-Miroir est un des événements de la bataille de la Marne à l'extrême-droite du dispositif français. C'est le 10 septembre 1914 que l'attaque est déclenchée.


Le Faux-Miroir, c'est un bois, un château (propriété de Charles Freund-Deschamps, maire de L'Isle-en-Rigault), une ferme situés dans un secteur limité, au nord, par le canal de la Marne au Rhin (qui borde Revigny-sur-Ornain), au sud, par la route reliant Contrisson à Vassincourt (puis Bar-le-Duc).



La 30e division d'infanterie (général Colle) – avec le soutien de la 29e du général haut-marnais Carbillet - est chargée de cette conquête, à l'aube du 10 septembre 1914. Sa 60e brigade (général Morgain) attaquera en direction de Contrisson et de la lisière Ouest du bois (le 2e bataillon du 40e régiment d'infanterie, notamment, en progressant le long de la lisière Est de la forêt de Trois-Fontaines), la 59e brigade (colonel Marillier) se portant sur le bois depuis le sud. L'action commence réellement à 6 h. A la brigade Marillier, le I/58e RI (commandant Jaubert) et le III/58e RI (commandant Delpeuch) doivent progresser en direction de la croupe Est de Mognéville et la corne Sud-est du bois, le bataillon Rey du 173e RI vers la cote 138.



Le Faux-Miroir est défendu par de l'artillerie et des mitrailleuses allemandes, notamment. Leur opposition est efficace. A 9 h 30, l'historique de la 30e DI évoque, au 58e RI, la difficulté de déboucher du «petit bois à l'est de Mognéville», tandis que le bataillon du 173e se heurte, au débouché des bois, aux Allemands qui sont sur la rive gauche de la Saulx. Le colonel Jaguin, chef de corps du 58e RI, est blessé à la tête par un éclat d'obus. ««C'est pour la France, continuez l'attaque !», dit-il, tandis qu'on l'emmène au poste de secours», précise l'historique du régiment. Le commandant Delpeuch lui succède, laissant son 3e bataillon au capitaine Masseille.



A midi, le I/61e RI, de la brigade Morgain, reçoit l'ordre de se joindre à deux bataillons du 55e RI (commandant Valdant) pour coopérer à l'attaque du bois, par le bois d'Andernay. A la même heure, un nouvel essai pour franchir le ruisseau de la Beuse est tenté, il échoue.

A 13 h 40, le lieutenant-colonel Capxir, commandant le 61e RI, signale à sa hiérarchie que l'artillerie ennemie, positionnée au nord et au nord-est d'Andernay, l'empêche d'avancer. Au 40e RI, la 7e compagnie du 2e bataillon parvient, à 16 h, à franchir la Saulx, mais ne peut progresser davantage, même renforcée par deux sections de la 6e compagnie.



Une nouvelle action est lancée à 17 h, avec l'appui de l'artillerie de la 29e DI (AD 29) qui tire sur la lisière Est du bois. Enfin, à 19 h, la 59e brigade borde le ruisseau de la Beuse, où un seul pont est en état de faire passer la troupe.





La reprise de l'offensive est programmée au 11 septembre 1914. Les AD 29 et 30 (où le capitaine de Barbeyrac, commandant de batterie au I/38e RAC, a été blessé) appuient l'action de la 59e brigade, dont le colonel Marillier, resté malade à Mognéville, a dû céder provisoirement le commandement au colonel Falque (AD 30). A 7 h 20, la Beuse est franchie, la lisière Sud du Faux-Miroir est atteinte. Le bois a été évacué. La 60e brigade apprend cette information à 8 h 30. «Une batterie allemande (est) abandonnée sur la crête», note le journal de l'AD 30. L'historique du 58e RI précise de son côté : «Le régiment pénètre dans le château du Faux-Miroir que les Allemands ont pillé et converti en ambulance. L'ennemi a abandonné sur la position, trois canons, une dizaine de caissons et des quantités de munitions. Dans la précipitation à s'enfuir, le 87e régiment de réserve allemand enterre son drapeau, dans le bois des Elus, où il fut retrouvé quelques mois plus tard».



Au même moment, des éléments des 55 et 40e RI (le II/40e a passé la nuit dans un bois à 1 200 m à l'ouest de Mognéville) entrent dans Andernay. Contrisson, Revigny, Vassincourt sont également pris. Les Allemands retraitent, la poursuite commence...



Sources : journaux de marche et d'opérations de la 30e DI, des 57e, 58e, 59e, 60e brigades,

des 40e, 55e, 58e, 61e RI ; historiques du 58e RI, du 38e RA (ministère de la Défense).

Illustrations : deux vues des combats du Faux-Miroir, parues dans l'ouvrage "En plein feu !".

mardi 24 septembre 2019

Patriotes joinvillois



Les trois volumes de l'oeuvre collective «Résistance en Haute-Marne» sont peu diserts sur les activités des résistants de Joinville. L'une des rares mentions concerne le démantèlement, le 18 janvier 1944, d'un petit groupe composé de François et Philippe Lamoureux, fils d'un boulanger joinvillois, de Pierre Demogeot et Roland Francq ainsi que de René Marterer, de Vecqueville. Tous cinq ont été déportés à Auschwitz puis Buchenwald puis Mauthausen, seul Philippe Lamoureux reviendra.



Aujourd'hui, des documents inédits nous permettent de mettre en lumière les activités de patriotes joinvillois méconnus. Dans un témoignage recueilli par Marcel Henriot, correspondant du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, le commandant Jules Gâtinois cite ainsi, parmi les résistants de la cité, Raffin, Tondeux, Lombard et «le fermier de Saint-Maurice» (Emile Bertrand), mais aussi Claudin (Osne-le-Val) et Riehl.


Né le 26 mars 1904 à Chaumont, commis principal du Trésor (il avait été nommé à la perception d'Eurville en 1925, puis à celle de Joinville deux ans plus tard), André-Gabriel Riehl avait été promu lieutenant de réserve pour prendre rang du 25 mars 1940. Il s'est investi dans la Résistance dès 1943. Voici qu'écrit Henri Hutinet, chef du secteur sud-est de Langres, à son sujet : «Suspecté par la Gestapo, il doit quitter Joinville et se réfugie à Chalindrey le 1er avril 1944 où il est nommé chef de secteur... Officier de réserve, (…), par ses connaissances, est un agent précieux au sein des organisations de résistance. A la tête de ses hommes, il prend le commandement de plusieurs batailles, entre autres l'attaque du château du Pailly le 9 septembre où est cantonné un état-major divisionnaire allemand et où sont faits 55 prisonniers dont des officiers supérieurs».



Entre autres activités, André Riehl avait fait homologuer un terrain de parachutage. Il est vrai que Joinville sera, avec Courcelles-sur-Aujon, un des principaux foyers actifs du Bureau des opérations aériennes (BOA) en Haute-Marne. Coordinateur national de ce service de la France libre, le commandant Michel Pichard se souviendra en effet des noms de plusieurs patriotes de la région de Joinville parmi ses agents.

En premier lieu René Legros. Né le 4 octobre 1903 à Nogent, il était l'époux d'une Joinvilloise, Jeanne, et c'est dans cette cité qu'est né son fils André, le 4 août 1925. Gantier chez Evrard avant-guerre, René Legros est qualifié de directeur d'usine lorsqu'il s'investit au sein du BOA comme «adjoint au chef de secteur».

Il aura la responsabilité de trois terrains : Cuisinier (ferme de Baudray, territoire d'Osne-le-Val), Bluet (ferme de Sossa, au-dessus de Joinville) et Formule (Blécourt). Sont cités, comme ayant pris part, à des degrés divers, aux activités du BOA dans la région : André Legros (le fils de René), mort pour la France le 2 septembre 1944 à Brethenay, Roger Blandin, de Thonnance-lès-Joinville, blessé et fait prisonnier à Brethenay, Antoine Mattéi, blessé au combat de Chancenay, Raymond Faveaux, James Collin, Georges Conroy et Robert Klein, agents des PTT, Georges Renard, responsable de Formule, Jean-Baptiste Darthe, responsable de Bluet, Clovis Lagrange, attaché au terrain Cuisinier...

Plusieurs opérations aériennes sont mentionnées dans ce secteur : à Cuisinier (nuit du 31 août au 1er septembre, pour le parachutage de quatre agents français et d'armes, et nuit du 5 au 6 septembre 1944), à Bluet et Formule (dans la nuit du 5 au 6 septembre 1944).



Ces largages vont permettre d'armer, mais après la libération de la cité (31 août 1944), une unité FFI qui porte le nom de Bataillon (puis de Compagnie) de Joinville. Aux ordres du commandant Gâtinois, qui signe ses proclamations en qualité de «commandant du cercle militaire de Joinville», le bataillon se compose de deux compagnies. Il regroupe 25 sous-officiers et 227 hommes.



Jules-Auguste (dit Maurice) Gâtinois est né à Thonnance-lès-Joinville le 11 octobre 1888. Instituteur à Domrémy, il a pris part à la Première Guerre mondiale comme lieutenant puis capitaine d'infanterie. Titulaire de la Médaille interalliée, chevalier de la Légion d'honneur en 1928, il était propriétaire d'une petite usine de taillanderie à Thonnance et président d'une association d'anciens combattants qui comptait notamment, dans ses rangs, Lucien Febvay (mort suicidé à la prison du Val-Barisien à Chaumont, en 1944) et Oscar Becker.

La 1ère compagnie est aux ordres du lieutenant René Mazeron. Sa 2e section regroupe les volontaires de Vecqueville et Bussy. Elle est commandée par le sergent Pierre Legendre, instituteur à Vecqueville, né à Saint-Dizier en 1904, qui était sergent de réserve au 242e RI en 1939.

Le lieutenant Oscar Becker commande la 2e compagnie. En poste à Saint-Dizier comme moniteur d'éducation physique de la police, l'adjudant (puis adjudant-chef) François Harelle en commande une section, qui participe au nettoyage du secteur (Donjeux, Rimaucourt).

Autre officier de l'unité : le lieutenant Jean Larrieu, 38 ans. Alors chef d'exploitation forestière à la SA des usines Renault à Joinville, depuis le 1er septembre 1942, ce natif de Vertheuil (Gironde) était lieutenant de réserve du génie.



Parmi ses activités, le sergent Legendre note : «Nettoyage des bois du plateau de Sossa, du 2 au 4 septembre 1944. Capture, à l'aide d'un groupe de combat sous mon commandement, de 17 prisonniers allemands armés en collaboration avec une patrouille américaine».

La Compagnie de Joinville participe ensuite aux opérations de Chaumont, opérant notamment à Briaucourt et Brethenay, le 13 septembre 1944.

Le 29 septembre, une section de marche rejoindra Chaumont et le 21e bataillon de sécurité. On y retrouve l'aspirant Hubert Barbier, les adjudants-chefs
René Colson et Robert Vitry, l'adjudant Louis Claudin, les sergents Marcel Soulard, Pierre Didier et René Regnault. La plupart seront incorporés dans le 4e régiment de tirailleurs sénégalais à partir du 15 octobre 1944.



Illustration : André Riehl. (Collection familiale).


dimanche 4 août 2019

Le plus titré des Haut-Marnais aux Jeux olympiques




Louis Chaillot (1914-1998). Cliché paru dans Le Miroir des sports.


Bien qu'il soit le Haut-Marnais le plus titré aux Jeux olympiques (l'or et l'argent à Los Angeles, le bronze à Berlin), la vie de Louis Chaillot est bien méconnue. Il passe pourtant pour l'un des plus grands sprinters du cyclisme français. Grâce à des articles écrits par des journalistes sportifs de l'entre-deux-guerres, il est aujourd'hui possible d'en savoir plus sur ce Chaumontais.



Son père, Eugène-Alphonse Chaillot, était gantier à Chaumont. Il était l'époux d'Angèle-Marie-Madeleine Boarotti. La famille résidait au 72, rue de Neufchâteau lorsque naît Louis-Paul-Fernand, le 2 mars 1914.


Louis Chaillot a toujours eu le goût du sport. A l'âge de 10 ans, il pratique la gymnastique à Chaumont. Travaillant à l'imprimerie du Petit Haut-Marnais, il se lie d'amitié avec un haltérophile, Mathieu, et s'initie avec lui au vélo. En 1930, à seize ans, le jeune homme se lance dans la compétition, prenant part aux éliminatoires du Premier Pas Dunlop. L'année suivante, les Chaillot quittent Chaumont pour tenir un café à Paris, non loin du Vel d'Hiv. Forcément, la passion du vélo le titille un peu plus.


Le Chaumontais prend une licence au Voltaire Sportif, un club dédié à la piste. Sa progression est fulgurante : il remporte la Course de la médaille, avant d'être sélectionné olympique. En 1932, il décroche la médaille d'or en tandem (avec Maurice Perrin), et la médaille d'argent en vitesse (battu par un Hollandais). Le Miroir des sports titre : « Chaillot et Perrin, en tandem, nous valent notre seule victime en cyclisme ». Quatre ans plus tard, lors des fameux Jeux de Berlin (où son compatriote, le boxeur bragard Roger Michelot, est sacré champion olympique aux dépens d'un Allemand), il obtient le bronze.



Champion de France professionnel sprinter en 1937, Louis Chaillot se lance, sous l'Occupation, dans le demi-fond, et lors des premiers championnats de France professionnels organisés à la Libération, en septembre 1944, au Parc des princes (devant 25 000 personnes), il est sacré champion dans la catégorie stayer (le cycliste roule derrière une moto). En 1948, ce qui ne lui convient guère, il est sélectionné comme remplaçant pour le championnat du monde de demi-fond, bien qu'il s'agisse du « meilleur de nos stayers actuels, de l'avis de ses concurrents », selon le journal Combat. Le Chaumontais cesse de courir en professionnel en 1955, à l'âge de 41 ans.


Marié en 1936 à Paris, puis en 1970, Louis Chaillot est décédé à Aubenas en 1998. Il était le compatriote d'Edouard Persin, licencié à Chaumont, qui a pris part au 22e tour de France en 1928.

mardi 2 juillet 2019

Claude Quilliard (1916-1945), mort en déportation



Tout au long de l'Histoire contemporaine, il s'est toujours trouvé un membre de la famille Quilliard pour prendre les armes quand les circonstances l'exigeaient. Non seulement en France mais aussi aux Etats-Unis. En voici quelques exemples :
. un sieur Quilliard commande la garde nationale du canton de Châteauvillain, au début de la Révolution. C'est lui qui encourage son jardinier Jacques Fricasse à s'enrôler dans le 3e bataillon de volontaires nationaux de la Haute-Marne, en 1792.
. chef du bataillon du génie, Léon Quilliard, né à Aubepierre-sur-Aube en 1781, polytechnicien, est présumé mort à la bataille de Waterloo.
. né à Chaumont en 1785 (fils de Claude Quilliard, maître de forges à Clairvaux, et de Françoise-Sophie Froussard), cousin germain du précédent, Claude-Silvain Quilliard est d'abord employé au ministère de la Guerre puis s'installe en 1816 aux Etats-Unis. Marié à une Américaine d'origine hollandaise, il est le père de deux soldats nordistes : Charles Verplanck Quilliard et surtout Gulian Verplanck Quilliard, connu pour avoir arrêté en 1862 les occupants d'une maison de New York où un drapeau sudiste a été déployé.
. fils d'un sénateur de la Haute-Marne (Georges Quilliard, propriétaire à Villars-en-Azois), Jean-Claude-Augustin Quilliard, né à Paris en 1879, est officier au 21e RI de Langres lorsque débute la Première Guerre mondiale. Il la termine comme chef de bataillon du 3e bataillon de chasseurs à pied, grade obtenu à seulement 38 ans. Lieutenant-colonel au 152e régiment d'infanterie de Colmar, Jean Quilliard décède prématurément en 1931.
. né à Frampas en 1902, l'adjudant François Quilliard, alias «chef Jean», du Corps-franc Pommiès, meurt au combat le 16 juin 1944 dans les Pyrénées-Atlantiques.

Claude Quilliard, dont il est question ici, est le fils du lieutenant-colonel Jean Quilliard et de Lucie Madelin (soeur du célèbre historien et académicien). Il est né à Langres – où son père était lieutenant au moment de la déclaration de guerre - le 4 août 1916. Célibataire, cet agriculteur en congé de captivité est, sous l'Occupation, syndic de la Corporation paysanne de Villars-en-Azois. Résistant, il est arrêté une première fois le 29 janvier 1944, avec son frère Sylvain, directeur du centre forestier de Villars. Emprisonné à Troyes, relâché, il est investi dans le commandement du secteur Ouest de Chaumont des FFI, sous le pseudonyme de «lieutenant Monceau». Le 3 juillet 1944, il est de nouveau arrêté, avec Philippe Brocard, lui aussi de Villars-en-Azois. Officiellement, il lui est reproché du «braconnage avec arme». Mais son arrestation est plutôt reliée à celle, quelques jours plus tôt, du lieutenant américain René J. Guiraud (selon son radio Louis G. V. Hyde).
Emprisonné à Langres, conduit à la gare de Chaumont le 27 août puis à Belfort, Claude Quilliard est déporté le 29 août 1944 à Neuengamme où il a le matricule 43 953. Affecté au kommando de Wilhelmshaven, il est tué dans un bombardement allié le 7 avril 1945, à Lunebourg.

Médaillé de la Résistance le 17 mai 1946, il sera homologué à titre posthume au grade de sous-lieutenant des FFI, pour prendre rang du 9 juin 1944, par décision du 20 mars 1953.
Le secteur Est de Chaumont sera ensuite confié au lieutenant Roger Vidal, de Rennepont.

(Photo collection club Mémoires 52).

dimanche 9 juin 2019

Un officier de spahis : le lieutenant Jacques Labbé, tombé à Germisay




Jacques Labbé (1910-1940)
(Collection club Mémoires 52)

Durant les combats de juin 1940, au moins 20 officiers français ont trouvé la mort en Haute-Marne : quatre commandants, deux capitaines, quatorze lieutenants et sous-lieutenants. Parmi les quatre cavaliers morts pour la France durant ces opérations, figure le lieutenant de spahis Jacques Labbé. 


Cet "excellent officier", selon les mots de son ultime citation, est né à Paris le 5 mai 1910. Il est le fils de Marcel Labbé et de Marie Reclus.


Son père, né au Havre en 1870, décédé en 1939 quelques semaines après la déclaration de guerre, est professeur agrégé à la faculté de médecine de Paris, et membre de l'Académie nationale de médecine. Marié en 1906 à Paris, avec une parente du célèbre communard (et géographe) Elisée Reclus, il a servi comme médecin-major à Châlons-sur-Marne en 1914-18.


Jacques-Louis-Paul-Ernest Labbé ne suit pas la voie professionnelle paternelle. Il est élève à l'école d'agriculture de Grignon au moment d'obtenir son brevet de préparation militaire supérieure. Incorporable en octobre 1931, il sert comme maréchal des logis au centre de mobilisation de cavalerie n°7, lorsqu'il est promu sous-lieutenant de réserve de cavalerie le 4 juin 1935, à l'âge de 25 ans. Labbé est aussitôt mis à la disposition du commandant supérieur des troupes du Maroc.
Passé au 3e régiment de spahis marocains, le jeune Parisien est nommé lieutenant le 24 mai 1939. A la mobilisation, il sert au 4e escadron du 2e régiment de spahis marocains, prend part aux opérations de Belgique puis aux combats dans les Ardennes, en mai 1940. Cet escadron est commandé par le capitaine Jean Giraud, âgé de 38 ans, futur général.


Le lieutenant Labbé meurt pour la France le 16 juin 1940 à Germisay, lors d'un violent engagement déjà évoqué sur ce blog et qui fera 21 morts côté français. Il a été fait membre de la Légion d'honneur (son père l'était également) en 1942. Sa citation précisera : "Encerclé, le 16 juin 1940, dans le village de Germisay et attaqué par un grand nombre de chars ennemis, a résisté jusqu'à la dernière limite. A été mortellement blessé à son poste de combat, par rafale de mitrailleuse".


Le 29 octobre 1948, son corps, qui reposait dans le cimetière du village haut-marnais, est ramené à Orion (Pyrénées-Atlantique), où la famille possédait un château. Durant l'Occupation, son frère cadet Paul, étudiant à Paris, a été le parrain du réseau de résistance Orion. Il s'est engagé dans l'armée en Afrique du Nord et est mort en service commandé au Maroc en 1943. Un autre frère, Jean, servit dans la Marine. Il est connu comme écrivain.

Sources principales : "Les frères Labbé J. et P., morts pour la France, de Germisay à Orion", supplément à la lettre n°25 du club Mémoires 52 ; Journal officiel ; base Léonore.

vendredi 10 mai 2019

Les victimes du bombardement du 11 mai 1944 à Chaumont



(Les obsèques des victimes du bombardement du 11 mai 1944, trois jours plus tard. Collection Michel Mouton/Club Mémoires 52).

Le jeudi 11 mai 1944, vers 16 h 10, des B-24 Liberator de la 8th USA Air Force bombardent la ville de Chaumont pour détruire les installations ferroviaires (gare, dépôt) de la cité. C'est un échec. La population paie un très lourd tribut : 27 habitants tués ou mortellement blessés, une centaine blessés.
Soixante-quinze ans après cette tragédie, le club Mémoires 52 publie ici la liste des malheureuses victimes, parmi lesquelles quatre enfants de moins de 7 ans. Elle nous a été communiquée par M. Robert Cherpitel, qui a laissé un témoignage sur ce tragique bombardement :

BACK (Nicole), 5 ans, avenue Forgeot, née à Vesoul (Haute-Saône) (décédée le 12 mai 1944)
BOUCHER (Paul), 62 ans, rue Pierre-Curie, né à Brethenay
CHEVALIER (Roland), 37 ans, Chamarandes, né à Troyes (Aube)
CHIPAUX (Thérèse), épouse LAMBOLEY, rue des Ecoliers, 45 ans, née à Plancher-les-Mines (Haute-Saône)
CORTADO (Paquita), 1 an, rue des Jardiniers, née à Chaumont
CORTADO (Yvan), 3 ans, rue des Jardiniers, né à Chaumont
CULTRU (Marcelle), 30 ans, rue d'Alsace, née à Briaucourt
FROMOLTZ (Daniel), 36 ans, avenue de la République, né à Montsaon
HUMBLOT (Jacques), 7 ans, rue des Jardiniers, né à Chaumont
LACROIX (Marie), 69 ans, rue d'Alsace, née à Colombey-les-Deux-Eglises
LADRANGE (Pierre), 20 ans, rue Pierre-Haesler, né à Chaumont
MARCHAL (Jules), 67 ans, rue Mareschal, né à Lafauche
MARLOT (André), 58 ans, rue d'Alsace, né à Gondrexon (Meurthe-et-Moselle)
MARTIN-CLAUDE (Louise), 29 ans, rue Carrière-Roullot (aujourd'hui rue Lévy-Alphandéry), née à Paris
MISMER (Emma), 45 ans, rue Carrière-Roullot, née à Chaumont
MOQUET (Maurice), 50 ans, rue Ferrer, né à Chaumont
NOBLET (Céline) épouse JOLIVET, 51 ans, rue AndréTheuriet, née à Raismes (Nord)
PARISEL (Aristide), 77 ans, Choignes, né à Richebourg (décédé le 13 mai 1944)
PARISOT (Jules), 71 ans, né à Esnouveaux
PELLERIN (Pierre), 70 ans, Choignes, né à Choignes
RIBET (Etienne), 56 ans, rue Château-Paillot, né à Annonay (Ardèche)
SALAS (Isidore), 42 ans, Choignes, né au Portugal
TESTEVUIDE (Léon), 31 ans, rue de la Maladière, né à Chaumont (décédé le 22 mai 1944)
THIVET (Louis), 66 ans, rue André-Theuriet, né à Biesles
THOMAS (Victor), 64 ans, rue des Tennis, né à Chaumont
TRETOU (Constance) épouse CORTADO, 44 ans, rue des Jardiniers, née à Spoy (Aube)
VINCENT (Jeanne) épouse BOUCHER, 53 ans, rue Pierre-Curie, née à Darmannes.

jeudi 11 avril 2019

Henri Lefort (1894-1966), manouvrier devenu général, déporté

(Collection familiale/club Mémoires 52) 

 Fils de Félix Lefort et de Marie-Eugène Converti, Henri-Joseph Lefort voit le jour le 22 juillet 1894 à Rosoy-sur-Amance, entre Hortes et Chalindrey, dans le sud-est de la Haute-Marne. En 1906, la famille (le père, âgé de 51 ans, garde particulier de M. Lamarche, de Paris, la mère, Eugénie, et trois enfants) réside au «château inhabité» au lieu-dit Bois de Rosoy, dans la commune. 
Henri exerce la profession de manouvrier lorsqu'à l'âge de 20 ans, il est mobilisé, le 1er septembre 1914, au 59e régiment d'artillerie de campagne (RAC). Le début d'une carrière insoupçonnée dans l'armée.... qui le conduira jusqu'aux étoiles. D'abord canonnier conducteur, Lefort passe rapidement brigadier le 20 novembre 1914, puis maréchal des logis le 2 juin 1916. Qualifié, selon l'une de ses citations, de sous-officier «modèle de bravoure», le Haut-Marnais est blessé le 30 mars 1917 puis promu, à titre temporaire, sous-lieutenant, le 1er décembre 1917. Il a 23 ans. Passé aussitôt au 1er RAC, puis au 246e RAC en janvier 1918, enfin au 178e RAC en avril, Lefort devient sous-lieutenant à titre définitif le 12 mai 1918, et rejoint en juillet le 37e RAC. C'est en cette qualité qu'il fait son entrée dans l'ordre de la Légion d'honneur, pour prendre rang du 16 juin 1920. 
 La nouvelle arme aérienne l'attire, et en 1927, le lieutenant Lefort suit les cours de l'école pratique d'Avord. Puis il acquiert une première renommée, dans la presse, en remportant, comme observateur de l'équipage d'un avion Farman-Salmson, l'épreuve Military Zénith de bombardement en 1928. Capitaine le 21 juin de la même année, chef de bataillon le 15 septembre 1934, Lefort, membre depuis l'année précédente de l'état-major de l'armée de l'air, est en charge, en 1936, de l'instruction du 3e bureau, lorsqu'il est fait officier de la Légion d'honneur. Entre-temps, le Haut-Marnais a participé, du 16 mai au 15 juin 1935, à un stage au centre d'instruction du parachute de Touchino, près de Moscou (URSS), avec quatre autres officiers français. Dans son édition du 25 septembre 1935, le journal L'Humanité, qui loue «les exploits inouïs des parachutistes soviétiques», rapporte que «les capitaines Geille et Durieux, et le commandant Lefort ont fait un stage au centre de parachutisme soviétique. Les capitaines Geille et Durieux ont effectué chacun dix sauts, dont neuf en utilisant la commande d'extraction à main». A la suite de ce stage, naîtront, en 1937, les 601e et 602e groupes d'infanterie de l'air, qui sont les premières unités parachutistes de l'armée française. C'est à ce titre que le commandant Lefort est considéré comme l'un des pères du parachutisme militaire français. 

Promu lieutenant-colonel le 25 septembre 1937, Lefort, qui a commandé, à titre provisoire, la 38e escadre aérienne (1936), devient chef de cabinet du général Vuillemin, en 1939, puis est promu colonel par décret du 8 avril 1940. Il a 46 ans, et il prend le commandement du groupement de bombardement 6 (12e escadre), équipé d'appareils LEO 45. Sous l'Occupation, le colonel Lefort reste au service de l'Etat français mais s'implique dans la Résistance contre l'occupant. Promu général de brigade aérienne le 1er août 1943, il est considéré, au sein du Secrétariat général de la défense aérienne (SGDA), comme le bras droit du général Carayon, lorsqu'il est arrêté le 12 avril 1944, à Vichy, par la Milice. Interné, comme deux autres généraux (Carayon et Gastin), trois colonels et une quinzaine d'officiers au château des Brosses, à Bellerive-sur-Allier (Allier), interrogé par la Milice, il est remis le 4 mai à la Gestapo. Interné à Compiègne (6-19 mai 1944), le général Lefort est déporté le 19 mai, de Compiègne, comme personnalité-otage, à destination de Bad Godesberg, Kommando de Buchenwald. Puis il est transféré, le 8 mars 1945, au château d'Eisenberg, d'où il est libéré par les Russes. Entre-temps, par arrêté du 25 août 1944, le général Lefort s'est vu concéder, à compter du 15 août 1944, la distinction de commandeur de la Légion d'honneur. 
Epoux de Claire-Madeleine Ledieu (avec laquelle il s'est marié à Paris en 1921), domicilié dans la capitale, en 1949, le général Lefort décède le 1er mai 1966 à Meaux (Seine-et-Marne). Il repose dans le cimetière de son village natal de Rosoy. Son fils sera membre bienfaiteur du club Mémoires 52.

  SOURCES : Déportés et internés de Haute-Marne, club Mémoires 52 – Archives départementales de la Haute-Marne (état civil, matricules militaires) – Base Léonore (Légion d'honneur) – Site AFMD Allier.

samedi 23 mars 2019

Sous-officiers FFI (3) : le maquis de La Salle


Les armées attribuent un effectif de onze officiers, 60 sous-officiers et 514 hommes de troupe au maquis de la Salle (ou maquis d'Auberive, ou maquis Max), pour la période du 28 août au 21 septembre 1944. Voici la liste des sous-officiers.

AUBERTIN (Louis), sergent (Rambucourt, Meuse, 1923). Brigadier de cuirassiers dans l'armée d'armistice. Fils du chef de gare d'Aprey-Flagey. Sert du 6 juin au 30 septembre 1944. Engagé. Sa sœur Geneviève a été exécutée le 22 août 1944.
BAILLET (Albert), adjudant. Sert du 15 août au 19 septembre 1944.
BERNARDIN (André), sergent (1903).
BESANCON (Marcel), sergent. Domicilié à Hûmes.
BLAISE (Jean), adjudant (sergent-chef). Domicilié à Champigny-lès-Langres. Sert du 19 août au 30 septembre 1944.
BORDIER (Roger), sergent (Paris 1922). Domicilié à Villars-Montroyer. Engagé (mort pour la France).
BOURCEY (Jean), sergent (caporal) (Langres 1920). Blessé le 13 septembre 1944 à Langres.
BOURGEOIS (Charles), adjudant (sergent-chef). Domicilié à Torcenay. Engagé.
BOURNOT (Louis), sergent. Sert du 8 au 17 septembre 1944.
CARNIEL (Gustave), sergent (Villiers-le-Sec 1918). Domicilié à Perrogney. Sert du 15 août au 18 septembre 1944.
CHARRIER (Roger), sergent. Domicilié à Aprey. Sert du 15 août au 18 septembre 1944.
CHENAL (René), sergent. Sert du 23 août au 30 septembre 1944.
CHODOT (Henri), adjudant (sergent-chef) (Rocourt, Vosges, 1915). Domicilié à Langres. Engagé.
CROUVOISIER (Eugène, adjudant (Juvélize, Moselle, 1911). Sert du 28 août au 30 septembre 1944.
DULION (Gabriel), maréchal des logis. Sert du 30 août au 21 septembre 1944.
DUNIAU (Pierre), sergent (caporal-chef). Domicilié à Langres.
FERMINE (Marcel), adjudant (Givet, Ardennes, 1905).
FRISCH (Albert), adjudant. Sert du 10 août au 18 septembre 1944.
GAGNOT (Bernard), sergent.
GAILLARD (Gabriel), sergent (Perrogney 1899). Engagé.
GODEL (Pierre), adjudant (sergent-chef) (Bussang, Vosges, 1911). Sert du 30 août au 30 septembre 1944. Blessé le 4 septembre 1944 à Foulain.
GREPIN (André), sergent. Sert du 24 août au 18 septembre 1944.
GREPIN (Robert), sergent (Langres 1917). Membre du groupe-franc de sabotage.
GROSJEAN (Emile), adjudant-chef. Sert du 25 août au 18 septembre 1944.
GUILLAUME (Pierre), sergent (Chassigny 1914). Sergent au 21e RI. Domicilié à Vivey. Chef du 7e groupe, blessé le 2 septembre 1944 à Auberive.
HUDELOT (René), sergent (Santenoge 1899). Incorporé au 170e RI (avril 1918). Sergent (1920). Domicilié à Villars-Montroyer.
HUTINET (Alphonse), sergent (Bannes 1898). Incorporé au 149e RI (mai 1917). Père de quatre enfants, en 1939. Arrêté en août 1944, relâché le lendemain. Cité à l'ordre de la brigade par le général Puccinelli. Auteur d'une histoire du maquis d'Auberive.
JACQUET (Albert), sergent. Sert du 15 août au 18 septembre 1944.
JORAND (Hubert), sergent (Parnoy 1922). Sert du 12 au 30 septembre 1944.
KLEIN (Charles), sergent. Sert du 29 août au 30 septembre 1944.
LAMY (Emile), sergent. Sert du 25 août au 19 septembre 1944.
LARDENOIS (Marcel), sergent.
LECHENET (Alexandre), sergent (Vernois, Côte-d'Or, 1885). Domicilié à Villars-Montroyer.
LEFIEF (Julien), adjudant. Sert du 25 août au 19 septembre 1944.
LIEGE (Louis), sergent. Sert du 28 août au 13 septembre 1944.
MAITROT (Camille), adjudant.
MANGIN (Ernest), sergent. Sert du 25 août au 13 septembre 1944.
MAROT (Albert), sergent. Domicilié à Chameroy.
MASSON (Victor), sergent.
MICHEL (Raoul), sergent-chef. Sert du 6 août au 30 septembre 1944.
MITON (Alexandre), adjudant (sergent-chef). Garde forestier à Auberive. Sert du 24 août au 30 septembre 1944. Blessé le 31 août 1944 à Coublanc.
MONGIN (Marcel), sergent (Arbot 1899). Domicilié à Vivey. Mobilisé à l'hôpital complémentaire de Saint-Dizier (1939-1940). Blessé le 2 septembre 1944 au combat d'Auberive, décédé le 5 septembre à Auberive.
MONTLAUR (Julien), sergent (caporal) (dans l'Aude 1924). Issu du 1er régiment de France ; rejoint le maquis de Vivey ; blessé le 28 août 1944 lors du transfert du maquis de Vivey vers la ferme de La Salle.
MOREL (Jean), sergent-chef. Sert du 30 août au 30 septembre 1944.
NOIROT (Jules), sergent. Domicilié à Torcenay. Sert du 25 août au 18 septembre 1944. Homologué sergent-chef, engagé.
Noël (Louis), sergent (caporal). Sert du 26 août au 18 septembre 1944.
POURCHET (Urbain), adjudant-chef (Bonnétage, Doubs, 1893). Est adjudant au parc d'artillerie de Besançon, en 1929. Sert du 27 août au 18 septembre 1944.
RIGAZIO (Henri), sergent. Sert du 14 au 30 septembre 1944. Engagé.
ROCHE (Félix), sergent-chef. Domicilié à Auberive. Sert du 6 juin au 30 septembre 1944.
ROCROUGE (Henri), sergent-chef. Sert du 28 août au 30 septembre 1944.
ROUSSEL (André), maréchal des logis-chef (maréchal des logis). Sert du 30 août au 30 septembre 1944.
ROYER (Jean), adjudant (sergent-major). Sert du 25 août au 22 septembre 1944.
SICLIER (Robert), adjudant (Rachecourt-sur-Marne 1914). Domicilié à Auberive. Engagé (mort pour la France).
SIMON (Gabriel), sergent. Sert du 31 août au 30 septembre 1944.
SOUCHON (Marcel), adjudant-chef. Sert du 25 août au 19 septembre 1944.
SOUZY (Jean du), maréchal des logis. Sert du 30 août au 30 septembre 1944.
THOMAS (Gilbert), sergent. Domicilié à Langres. Sert du 25 août au 30 septembre 1944. Engagé.
TISSE (Lucien), sergent (Lay-Saint-Christophe 1899). Domicilié à Langres. Blessé le 12 septembre 1944. Engagé.
VIGNARDET (Marcel), sergent. Sert du 30 août au 18 septembre 1944.

jeudi 21 mars 2019

25 mai 1944 : un combat aérien au nord-est de Chaumont




Le mois de mai 1944 a été particulièrement intense dans le domaine de la guerre aérienne en Haute-Marne. Il a été marqué par les tragiques bombardements de Chaumont, les 11 et 23 mai, qui ont occasionné la mort de 30 civils, tandis qu'une centaine ont été blessés. Le terrain de la Luftwaffe de Saint-Dizier a pour sa part été attaqué le 5 mai, le 13 mai, le 25 mai, et des trains ont été mitraillés près de Chalindrey (10 mai), en gare de Maranville (25 mai). Par ailleurs, deux appareils alliés ont été abattus: un P-47 américain à Vignory (21 mai) et un Mosquito britannique à Saint-Dizier (28 mai).

L'événement qui nous intéresse est survenu à la date du 25 mai 1944. Dans « 1944 en Haute-Marne » (club Mémoires 52, 1994), Jean-Marie Chirol écrit : « Cinq avions de chasse allemands sont abattus : à Chalvraines (pilote tué), entre Goncourt et Sommerécourt, au bois Chézeaux à Saint-Blin, à Colombey-lès-Choiseul, à Rimaucourt (pilote tué) ».
C'est l'auteur Donald Caldwell qui apporte des précisions au sujet de ces pilotes. Ils appartiennent à la Jagdgeschwader 26 (JG 26) – 26e escadre de chasse. Son III.gruppe (3e groupe), commandé par le major Klaus Mietusch, était alors basé à Nancy. Or, ce 25 mai 1944, le terrain de Nancy-Essey était l'objectif de 65 bombardiers B17 de la 8th Air Force (USAAF). Les Messerschmitt Bf 109 de la JG 26, alertés à 8 h, s'envolent pour les intercepter. Ils vont affronter des P-47 du 356th Fighter Group. Un combat aérien s'engage, entre Chaumont et Neufchâteau.
Selon Donald Caldwell, un chasseur américain abat les Bf 109 des sous-officiers (unteroffizier) Kurt Beck (11e escadrille), signalé comme tombé au « nord-est de Chaumont », et Egon Rummler (10e escadrille), « à 30 km au nord-est de Chaumont ». Tous deux sont tués. Il semble donc s'agir des pilotes des appareils allemands tombés à Chalvraines et à Rimaucourt. De son côté, l'unteroffizier Albert Boeckl (12e escadrille), dont le Bf 109 a été touché par le lieutenant David Franklin Thwaites, a dû s'éjecter.
Donald Caldwell signale un quatrième appareil allemand abattu, le FW 190 du feldwebel Hans Ruppert, tombé non pas en Haute-Marne mais à Metz-Frescaty (l'aviateur a été tué).
Selon le site « Ciel de gloire », les pilotes américains qui ont remporté des victoires ce jour-là dans ce secteur sont le 2nd lieutnant Robert M. Leidy (360th fighter squadron) et le lieutnant Thwaites (361th fighter squadron), 23 ans, qui au total remportera, en Europe, sept victoires aériennes dont deux en collaboration.
A noter que le 2 mai 1944, toujours selon Donald Caldwell, l'élève sous-officier Konrad Benk, de la 11e escadrille du III/JG 26, est mort lors d'un vol entraînement sur Bf 109, à « Rouvres-Chaumont » (sic). Jean-Marie Chirol ne signale pas cet événement.

Illustration : un Messerschmitt de la JG 26 tombé près de Saint-Dizier, le 16 mars 1944. (Collection Charles Royer/Club Mémoires 52).

lundi 4 mars 2019

Sous-officiers FFI : le maquis Charles


Le maquis Charles (maquis de Varennes) est la principale unité du secteur nord-est de Langres. Il regroupe neuf officiers, 39 sous-officiers, 359 hommes de troupe. L'étude de la liste de ses sous-officiers montre, ici encore, qu'il n'y a pas eu d'avancements scandaleux. Généralement, ils n'ont gagné qu'un galon dans les FFI, voire pas du tout. Par ailleurs, certains groupes étaient commandés par des caporaux ou caporaux-chefs. A noter, parmi ces cadres, la présence de deux Algérois ayant servi dans la même unité en 1940, et dont on ignore les raisons de la présence en Haute-Marne.

BANOS (Lucien). Adjudant (sergent). Né à Thiersville (Oran) en 1917. Maréchal des logis au 6e GRDI, prisonnier en 1940. Domicilié à Alger. Adjoint au chef de la 1ère section de la 3e compagnie. Engagé. Tué en Indochine.
BELLOUARD (Henri). Adjudant (sergent-chef). Né à Laneuvelle en 1910. Domicilié à Coiffy-le-Bas. Chef de la 1ère section de la 1ère compagnie.
BONTEMPS (Lucien). Adjudant (sergent-chef). Né à Lecey en 1909. Domicilié à Langres. Chef de la 2e section de la 2e compagnie. Engagé.
BONVALOT (Henri). Sergent (2e classe). Né à Guyonvelle en 1916. Mortellement blessé le 27 août 1944 à Lavernoy, décédé à Langres le 1er septembre 1944.
BRESIL (Eugène). Adjudant (sergent). Né en 1903. Domicilié à Colombes. Dans la section de commandement du maquis. Engagé.
BRETON (Georges). Sergent (sergent). Né à Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle) en 1906. Tué au combat d'Andilly le 1er septembre 1944.
BRETON (Jean). Sergent (sergent). Né à Hortes en 1916. Domicilié à Hortes. Chef de groupe dans la 2e section de la 1ère compagnie.
BRISSARD ou BUSSARD (Henri). Sergent (sergent). Dans la 3e section de la 2e compagnie.
CHARBONNET (Henri). Sergent (sergent). Né en 1911. Domicilié à Varennes. Chef de groupe dans la 3e section de la 1ère compagnie.
CHARNOT (René). Adjudant (sergent-chef). Né à Is-en-Bassigny en 1914. Chef de groupe.
CHEVILLOT (Marius). Adjudant-chef (adjudant-chef). Né en 1895 à Frettes. Domicilié à Langres. Engagé au 26e dragons (septembre 1914). Passé dans l'infanterie. Sergent (1915). Passé dans le train des équipages puis l'artillerie. Domicilié à Rosoy-sur-Amance. Dans la section de commandement du maquis.
CHOPITEL (Roger). Sergent (sergent). Né à Paris en 1908. Domicilié à Vicq. Chef de groupe dans la 1ère section de la 3e compagnie.
COLLIN (Marcel). Sergent (sergent).
DROUOT (Jean). Sergent-chef (sergent). Né à Laferté-sur-Amance en 1915. Domicilié à Laferté-sur-Amance. Chef de la 3e section de la 2e compagnie.
DUVOY (Henri). Sergent (sergent). Né à Anchenoncourt (Haute-Saône) en 1895. Ouvrier faïencier. Incorporé en décembre 1914. Sert au 42e RI, au 407e RI, au 1er régiment du génie, au 4e RG. Employé à la compagnie des chemins de fer de l'Est. Domicilié à Langres, en 1927. Domicilié à Jorquenay. Chef de groupe dans la 1ère section de la 2e compagnie.
FRANCOVILLE (Pierre). Aspirant. Né à Nancy en 1925. Domicilié à Bourbonne-les-Bains. Dans la 1ère section de la 3e compagnie. Engagé. Fera une carrière d'officier.
FUSTER (Aimé). Sergent (sergent). Né à Blida en 1917. Domicilié à Blida. Sergent au 6e GRDI, prisonnier en 1940. Chef de groupe dans la 1ère section de la 1ère compagnie.
GASCARD (Charles). Sergent-chef (caporal-chef). Né à Neuilly-l'Evêque en 1915. Domicilié à Neuilly-l'Evêque. Adjoint au chef de la 2e section de la 2e compagnie.
GEORGIN (Armand). Sergent-chef (sergent-chef). Né à Marcilly-en-Bassigny en 1912. Domicilié à Marcilly-en-Bassigny. Chef de groupe dans la 2e section de la 3e compagnie.
GERARD (Serge). Sergent (sergent). Né en 1910. Domicilié à Balesmes-sur-Marne. Chef de groupe dans la 1ère section de la 3e compagnie.
HEYMONET (Léon). Adjudant (maréchal des logis chef). Né à Villers-sous-Prény (Meurthe-et-Moselle) en 1913. Gendarme. Mortellement blessé le 1er septembre 1944 à Andilly. Cité à l'ordre de l'armée à titre posthume.
JEANNESSON (Léon). Adjudant-chef (adjudant). Né aux Islettes (Meuse) en 1906. Boulanger à Vicq. Chef de la 3e section de la 1ère compagnie.
KAMMERER (Henri). Adjudant (sergent). Né en 1914 dans le Haut-Rhin. Domicilié à Hortes. Chef comptable du maquis.
LARDIER (Jean). Sergent (2e classe). Né en 1920. Domicilié à Anrosey. Dans la section de commandement du maquis.
MACABEY (Charles). Sergent (sergent). Né à Renève (Côte-d'Or) en 1896. Incorporé dans les chasseurs à pied en avril 1915. Caporal (1917), sergent (1918). Intoxiqué le 21 octobre 1918 dans les Ardennes. Employé à la compagnie des chemins de fer de l'Est. Domicilié à Corlée. Domicilié à Jorquenay. Chef de groupe dans la 2e section de la 2e compagnie.
MARTIN (Jean). Adjudant (2e classe). Né en 1912. Domicilié à Neuilly-l'Evêque. Chef de la 1ère section de la 3e compagnie. Engagé.
MAZELIN (Gustave). Sergent (sergent). Né à Saulxures en 1899. Domicilié à Celles-en-Bassigny, cantonnier. Mobilisé au dépôt de la 7e section de commis d'ouvriers d'artillerie (août 1939). Démobilisé à Montluçon en 1940. Domicilié à Celles-en-Bassigny. Chef de groupe dans la 2e section de la 3e compagnie.
MOUILLET (Daniel). Sergent (caporal-chef). Né à Millières en 1918. Domicilié à Hortes. Dans la 1ère section de la 1ère compagnie.
MOUILLET (Marcel). Sergent-chef (sergent). Né à Villiers-le-Sec en 1921. Domicilié à Neuilly-l'Evêque. Adjoint au chef de la 1ère section de la 2e compagnie. Engagé.
MUGNIER (Henri). Sergent (sergent). Né en 1916. Domicilié à Hortes. Chef de groupe dans la 2e section de la 1ère compagnie.
PEIFFERT (René). Adjudant (maréchal des logis-chef). Né en 1912. Domicilié à Vicq. Chef de groupe dans la 1ère section de la 1ère compagnie.
PEUTET (Antonin). Sergent (1ère classe marine). Né en 1909. Domicilié à Chaudenay. Chef de groupe dans la 1ère section de la 1ère compagnie.
RAYMOND (Charles). Adjudant (sergent-chef). Domicilié à Rosoy-sur-Amance. Chef de la 2e section de la 1ère compagnie.
SEUROT (Pierre). Sergent. Né en 1922. Domicilié à Neuilly-l'Evêque. Chef de groupe dans la 1ère section de la 3e compagnie. Engagé.
SIRI (Laurent). Sergent (sergent). Né en 1917. Domicilié à Anrosey. Chef de groupe dans la 3e section de la 2e compagnie.
TAMISIER (Julien). Sergent (sergent). Né à Langres en 1919. Domicilié à Langres. Dans la 2e section de la 2e compagnie. Blessé le 1er septembre 1944 à Andilly.
VOLPOET (Henri). Sergent (sergent). Né en 1921. Domicilié à Langres. Chef de groupe dans la 2e section de la 1ère compagnie.

Dans le tableau d'effectifs du maquis, on trouve également les noms des sous-officiers suivants :
GUILLOT (Raymond). Sergent. Né en 1915. Domicilié à Varennes. Dans la section de commandement.
JEANNERET (Maurice). Domicilié à Champigny-sous-Varennes. Sous-officier en charge des transports dans la section de commandement.
LAVEY (Jean). Sergent. Né en 1927 (sic). Domicilié à Varennes. Chef de groupe dans la 2e section de la 3e compagnie.
SOEURE (Paul). Maître ouvrier. Né en 1913. Domicilié à Laferté-sur-Amance. Chef de groupe dans la 3e section de la 2e compagnie.