mardi 3 juillet 2018


Un jeune héros de la Résistance provençale
le lieutenant-colonel Henri Hutinet

(Bussières-lès-Belmont 25 décembre 1920 – col des Lèques, Alpes-Maritimes, 5 juillet 1944). 

Henri-Noël Hutinet est un enfant du pays vannier. D'ailleurs, son père, Isidore-François-Marie Hutinet, 27 ans à la naissance de l'enfant, exerçait ce métier. La mère, Jeanne-Marie-Augustine Faivre, Dijonnaise de 31 ans, était couturière.
Isidore Hutinet était sergent durant la Première Guerre mondiale. Avec le 152e RI, il a été blessé le 25 mars 1915 à l'Hartmannwillerskopf, puis le 18 juin 1915 à Metzeral. Passé au 221e RI, le sous-officier a encore été touché le 30 avril 1918 et sera cité à l'ordre du régiment.

La petite famille réside au 20, rue de l'Eglise à Bussières, puis s'installe rapidement à Jussey, en Haute-Saône. Après ses études (il est notamment élève du lycée Pothier à Orléans), Henri Hutinet se dirige vers la carrière militaire. Il est admis, après les épreuves écrites des 15 et 16 mai 1940, avec le 34e rang, à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr repliée à Aix-en-Provence, où il est incorporé le 16 décembre 1940. Il s'agit de la promotion «Maréchal-Pétain» qui sortira en juillet 1942. Sur 167 sous-lieutenants, 45 mourront pour la France ou en service commandé, selon le futur général Georges Roidot. Le jeune Haut-Marnais, qui n'a pas 22 ans, rejoint comme sous-lieutenant le 5e régiment d'infanterie à Saint-Etienne (Loire), jusqu'à la dissolution de l'armée d'armistice le 27 novembre 1942. Son temps de service est donc très court.

Très rapidement, il s'investit dans la Résistance forezienne, au sein des FTPF. Hutinet est ainsi de ceux qui, avec le futur commandant Ollier, installent le camp Wodli, en Haute-Loire, en janvier 1943. Devenu «Rossel», il est l'artisan de l'évasion, le 25 avril 1943, de 26 détenus de la prison du Puy. Lui-même arrêté le 8 mai 1943, emprisonné à Saint-Etienne, il s'évade le 25 septembre 1943. 

Le Haut-Marnais quitte alors ce secteur pour Lyon, puis pour les Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence). Avec le grade de capitaine (sous le nom de «Jean-Louis Vornay»), il commande la 5e compagnie FTPF de ce département, opérant entre Castellane et Digne-les-Bains. Le 6 juin 1944, ses hommes tuent ainsi, à Vergons, le chef de la Gestapo de Digne. C'est en juillet 1944 qu'il trouve la mort au col des Lèques (sur la Route Napoléon), près de Castellane. La plupart des sources situent son décès au 5 juillet, parfois au 6. Henri Hutinet sera homologué lieutenant-colonel FFI et fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.

Henri Hutinet (1920-1944) (Collection club Mémoires 52)