vendredi 21 octobre 2011

Trois enfants de Bonnecourt dans la Guerre de sécession

Il y a 150 ans, éclatait aux Etats-Unis d'Amérique la Guerre de sécession. Conflit fratricide auquel plusieurs Haut-Marnais de naissance ont pris part. Parmi eux : au moins trois enfants du village de Bonnecourt, dans le canton de Neuilly-l'Evêque, qui ont servi dans les rangs nordistes.

D'abord, les frères Noirot. Né en 1839, Jean-Pierre, alias John Peter, a servi comme soldat (1864-1865) dans la compagnie C du 55th Ohio Infantry Regiment. Vétéran de la guerre civile, on signale qu'il souffre de rhumatismes, de diarrhées chroniques, qu'il ne voit plus de l'oeil gauche, et que son cœur est fragile. Ce qui n'empêche pas ce citoyen de l'Ohio de vivre jusqu'en 1914, décédant à l'âge de 75 ans.
Son frère Nicolas, né en 1826, est également considéré comme un vétéran de la Civil war, mais nos recherches ne nous ont pas permis, à ce jour, d'identifier le régiment dans lequel il servait.

Quant à Pierre-Alfred Dechanet (Dechanette), s'il a vu le jour à Marcilly-en-Bassigny en 1839, il a grandi à Bonnecourt. Il était laboureur à Findlay, Ohio, lorsqu'il a été enrôlé, en 1861, dans le 1st Minnesota Volunteer Regiment. Ce soldat s'est blessé accidentellement à la main en avril 1863, à quelques semaines de la bataille de Gettysburg où son régiment devait se couvrir de gloire. Pensionné, il meurt en 1911.

Les frères Noirot et Pierre-Alfred Dechanet, qui ont suivi leurs familles aux USA au milieu des années 1850, n'étaient pas les seuls Haut-Marnais à prendre part à la guerre civile américaine. Plus de précisions dans la nouvelle publication du club Mémoires 52, « Keskidees. Emigrés bassignots et comtois aux Etats-Unis. 1830-1870 », à paraître fin octobre 2011.

lundi 3 octobre 2011

Raymond Parant, pilote bragard de la Grande Guerre et de l'Aéropostale



La fiche de Raymond Parant conservée par le ministère de la Défense.


Raymond Parant est né à Saint-Dizier le 29 avril 1897. Son père, Henri-Paul, 39 ans, exerce la profession de mécanicien. Avec son épouse Catherine-Marthe Gilbert, il réside alors rue Passe-Loup, dans la cité bragarde. Puis il s'installera à Paris.

Dessinateur, le fils Raymond-Désiré s'engage le 14 juillet 1915 au 1er groupe d'aviation comme mécanicien. Formé à Pau, il est breveté pilote le 3 mai 1916 sur appareil Nieuport, et affecté, comme caporal, le 17 novembre de la même année, dans l'escadrille N 49 (future Spa 49). Promu sergent, il y sert jusqu'à l'Armistice, y côtoyant des « as » tels Pegoud et son compatriote haut-marnais Bretillon.

Cité à l'ordre de l'armée en septembre 1919, Parant effectue ensuite une brillante et prometteuse carrière civile. Selon la revue L'Avion, il entre chez de Marcay en 1920, puis devient chef pilote à l'école Henriot à Mourmelon (Marne) en 1921, formant 200 pilotes. Le Bragard devient ensuite pilote de la fameuse Aéropostale entre 1922 et 1925, avant de rejoindre la Cidna (Compagnie internationale de navigation aérienne). Il réside à Bucarest (Roumanie) lorsqu'il est fait chevalier de la Légion d'honneur, en 1928. Celui qui apporte son soutien pour l'obtention de cette distinction, c'est un Haut-Marnais également, le Chaumontais Pierre Burello (mort en service commandé en 1938).

Parant vole pour la Cidna jusqu'en 1926, puis devient pilote pour les Photos aériennes Moreau (au Maroc), avant de rejoindre la firme Potez en septembre 1931. Crédité de plus de 5 000 heures de vol, il pilote l'avion chargé de transporter les commissaires du Tour de France aérien, lorsque l'appareil s'écrase le 6 juin 1932 non loin d'Avignon, sur le territoire de la commune de Pujaut (Gard). Il y trouve la mort, ainsi que MM. Lévitan (journaliste), Bouillat et Cailleux (commissaires).

Parant, qui laisse une veuve épousée en 1927 à Champigny-sur-Seine (Yvonne Debant), était âgé de 35 ans. Ses obsèques seront célébrées à Joinvile-le-Pont.

Sources : état civil de la commune de Saint-Dizier ; dossier de membre de la Légion d'honneur ; site « Mémoires des hommes » du ministère de la Défense ; revue L'Avion (juin 1932) ; site d'Albin Denis.