Pages d'histoire de l'est de la France en général et de la Haute-Marne en particulier (ex-blog du club Mémoires 52).
vendredi 4 juin 2010
4 juin 1944 : la formidable évasion de 45 déportés dans la Marne
Un des 45 évadés : le lieutenant Raymond Krugell. Cette photo a été faite par M. Reiss, instituteur à Couvrot, et développée par M. Racollet, photographe à Vitry-le-François. (Collection JM Chirol).
Dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, entre Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François, sur la ligne ferroviaire Paris-Strasbourg, intervenait celle qui fut considérée alors comme la plus importante évasion collective de déportés de France. Du convoi transportant plus de 2 000 internés de Compiègne en direction de Neuengamme, 45 hommes ont sauté d’un wagon – ce chiffre a été donné par l’un d’eux, l’abbé Le Meur. Et sur ces 45, un seul a été repris !
Formidable exploit rapporté, dans le détail, par Jean-Marie Chirol, dans un ouvrage paru en 1996, « Sur les chemins de l’enfer », fruit d’une enquête minutieuse.
Ayant retrouvé des évadés, des membres de leurs familles, des camarades de combat, Jean-Marie Chirol a pu brosser un fidèle portrait de ces hommes, arrêtés pour leurs faits de résistance, et qui une fois leur évasion réussie n’ont eu d’autre but que de reprendre la lutte… certains (quatre) ne verront pas la Libération. Des hommes au patriotisme et à la détermination chevillés au corps, pour beaucoup officiers de carrière ou de réserve, qui ont agi contre l’occupant au sein de services de renseignements parfois proches de Vichy, ou de mouvements d’obédience communiste…
Une trentaine de ces évadés ont été formellement identifiés par Jean-Marie Chirol – la Fondation pour la mémoire de la Déportation en a recensés de son côté 23. Voici un résumé de leur histoire contée par le président-fondateur du club Mémoires 52 :
Argence Louis. Né à Lausanne (Suisse, sous-lieutenant d’artillerie d’active, membre de l’Organisation de Résistance de l’armée (ORA) sous le pseudonyme de « Petit », il est arrêté le 21 avril 1944 à Toulouse (avec notamment le lieutenant Jocteur-Monrozier et le capitaine Mouly, mort en déportation). Interné à la prison Saint-Michel, il est dirigé sur le camp de Royallieu (Compiègne) le 12 mai 1944. Après son évasion, il retrouve le Corps-franc Pommiès puis sert dans la brigade Alsace-Lorraine en 1944-45. Lieutenant-colonel retraité, il meurt en 1993 à Strasbourg. Père de l’ancien ministre et maire de Strasbourg Catherine Trautmann.
Biaggi Jean-Baptiste. Né à Porto-Rico en 1918, étudiant en droit, aspirant puis sous-lieutenant de dragons, il est blessé le 25 mai 1940 dans le Nord, et fait chevalier de la Légion d’honneur… à titre posthume. Lié avec Alain Griotteray (futur député et co-fondateur du Figaro Magazine), membre du réseau Orion, il est arrêté à Paris le 13 décembre 1943, et transféré de Fresnes à Royallieu le 19 mars 1944. C’est, avec Jean Martin et l’abbé Le Meur, l’un des organisateurs de l’évasion. Recueilli par l’abbé Jean Weber, de Coole, il prendra le train pour Paris. Après la libération de la capitale, il rejoint les Commandos de France (comme chef du 4e commando). Promu capitaine, il est blessé durant la Campagne de 1944-45. Mort en 2009.
Boccon-Gibod Raymond. Né à Paris en 1912, Polytechnicien, capitaine d’artillerie en 1939, il mène des activités de Résistance depuis la Savoie. Arrêté début 1944 par la Gestapo, interné à Chambéry, il est transféré mi-avril à Royallieu. Après son évasion, il participe à la libération de Paris avec l’ORA.
Burtin Fernand. Né en 1923 à Aix-les-Bains, il gagnera à pied, après son évasion, le domicile d’un camarade en Meurthe-et-Moselle.
Ciocca Pierre. Né à Paris en 1915, marié, père de trois enfants, chirurgien-dentiste à Reims, blessé en juin 1940, il est membre du réseau Jade-Fitzroy et du FN. Arrêté à Reims le 18 février 1944, il est emprisonné à Reims, à Fresnes, à Royallieu. Souffrant des jambes lors de son évasion, réfugié à Coolus, il gagne Châlons puis rejoint Reims.
Cosmao Hervé. Né à Paris en 1925, lycéen, il manifeste le 11 novembre 1940 sur les Champs-Elysées. Arrêté durant l’Occupation, torturé rue des Saussaies, interné à Fresnes, au fort de Romainville, il tente de s’évader du camp de Marlotte, puis est transféré à Royallieu. Il servira dans la colonne Fabien et sera porté disparu en Lorraine.
Coustaud Maurice. Originaire de Montesquieu (Tarn-et-Garonne), membre d’un maquis de Corrèze, il est arrêté fin mars 1944. Incarcéré à la prison Saint-Michel de Toulouse, il est transféré le 12 mai sur Royalieu. Après son évasion, il devient l’adjoint du lieutenant Krugell dans le commandement de deux maquis FTPF de la Haute-Marne. Arrêté à nouveau, en juillet 1944, près de Giffaumont, il sera emprisonné à Langres, et depuis porté disparu…
Denègre Pierre. Né à Saint-Céré (Lot) en 1925, lycéen, il est arrêté le 11 mai 1944 à Saint-Céré lors d’une rafle. Gagnera Paris après son évasion.
Dufour Raoul. Né en 1911 à Saint-Céré, pharmacien, marié, père de quatre enfants, il devient résistant, adjoint au secteur de Saint-Céré de l’AS-Vény. Arrêté le 11 mai 1944 lors d’une rafle à Saint-Céré, il est recueilli par l’abbé Weber. De retour à Saint-Céré le 13 juin, il reprend le combat. Mort à Paris en 1990.
Enjalbert Jean. Né en 1918 à Blaye-les-Mines (Tarn), il suivra le même itinéraire que Négol, Burtin, Gardeux, et reprendra du service au sein du groupe Ajax du BCRA.
Fournié Pierre. Né à Bedeilhac (Ariège) en 1922, étudiant en droit à Toulouse, réfractaire au STO, il est réfugié à Saint-Céré lorsqu’il est arrêté le 11 mai 1944. Evadé du train, il quittera Vitry par le train, jusqu’à Brive, et sera de retour à Saint-Céré.
Galland. Originaire d’Agen. Il s’agit peut-être du déporté Georges Galan, dont le sort n’est pas connu par la FMD.
Gardeux Guy. Né à Vandeléville (Meurthe-et-Moselle) en 1921, bachelier, engagé dans l’aviation en 1938, il est caporal-chef en 1940. Démobilisé fin 1942, photographe à Aix-les-Bains, il rejoint la Résistance en 1943 (réseau Ajax du BCRA). Arrêté en gare de Carcassonne dans la nuit du 4 au 5 avril 1944, il rencontre en détention René Négol. Transféré le 23 mai sur Royallieu, évadé, il gagnera à pied le domicile familial. Arrêté de nouveau en gare de Lyon-Perrache le 1er août 1944, emprisonné place Bellecour, il est exécuté le 20 août à Saint-Genis-Laval.
Guyenjoan Jean. Aubergiste à Salies-du-Salat (Haute-Garonne), il est recueilli à Couvrot, convoyé sur Paris pour rejoindre Salies. Il s’agit peut-être de Jean Guilhem-Jouan, né en 1910, cité par la FMD.
Hochart Henri. Né à Paris en 1917, graveur en orféverie, il cache des juifs. Arrêté le 14 mars 1944 par des membres français de la Gestapo, emprisonné à Fresnes, il arrive à Royallieu le 25 mai. Blessé au-dessus de l’œil droit et aux genoux lors de l’évasion (avec Marissal), il rejoint, via Ambonnay, Reims puis Paris par le train, enfin l’Indre. Mort à Paris en 1994.
Jocteur-Monrozier Louis. Né à Gap en 1914, marié, père de trois enfants. Lieutenant de carrière, il est membre de l’ORA avec Argence. Arrêté avec lui le 21 avril 1944 à Toulouse, il servira, après son évasion, dans le Morvan, et terminera sa carrière comme lieutenant-colonel. Mort en Isère en 1987.
Krugell Raymond. Né à Strasbourg en 1906, instituteur dans la Sarre, lieutenant de réserve, il est fait prisonnier le 21 juin 1940 dans les Vosges. Passé par plusieurs oflags (il a refusé de devenir Allemand), il parvient à « acheter » une sentinelle pour faire évader des camarades. Confondu, transféré à Lübeck (camp de représailles), en juin 1942, il s’évade le 19 décembre de la même année avec le lieutenant Rondenay (qui sera fusillé en août 1944 et sera fait Compagnon de la Libération). Gagnant d’abord les Hautes-Alpes, travaillant pour le service de renseignements alliés (il se fixe en Bretagne), il est capturé le 21 avril 1944 dans les Pyrénées. Interné à Toulouse, il arrive à Royallieu le 15 mai. Après son évasion (il est réfugié à Couvrot avec Coustaud et Peltier), il reçoit le commandement de deux maquis FTPF de la Haute-Marne, puis sert dans les Commandos M dans l’Aube. Capitaine FFI, il commande la place de Bar-sur-Aube, puis sert à l’état-major de la 6e région militaire. Mort à Strasbourg en 1974.
Laborde Armand. Né à Aulnay-sous-Bois en 1922, monteur-soudeur à Paris, il est arrêté fin avril 1944 par la Gestapo. Evadé, ayant pris le train Châlons – Paris, il rejoint Saint-Etienne (304e bataillon FTP, 151e RI).
Lafforgue Pierre, né en 1915 à Bergerac. Fils de général, saint-cyrien, lieutenant, pris en 1940, il s’évade très rapidement. Affecté au Maroc (il est pris par les Américains), de nouveau capturé, en Tunisie, mais par les Allemands, il s’évade lors de son transfert en Italie. Affecté dans le renseignement à Nice, il succède au capitaine Morange arrêté dans le commandement d’un poste de renseignement, jusqu’au 22 avril 1944, date de sa capture. Arrêté à nouveau à Aix le 18 juin 1940, évadé, il sera abattu le 12 août 1944 à Signes (Var).
Lalanne. Originaire d’Agen. Ne figure pas dans la liste de la FMD.
Larribe Georges. Né en 1921 à Saint-Céré, entrepreneur de poste automobile rurale, il est arrêté le 11 mai 1944 à Saint-Céré. Retrouvera cette commune au cours du mois.
Le Meur Georges. Né en 1906 en Tunisie, prêtre à Maisons-Alfort, il est arrêté une première fois le 10 juin 1941. Libéré dix jours plus tard, impliqué dans la Résistance, l’abbé Le Meur est à nouveau appréhendé le 17 mars 1944. Emprisonné à Fresnes, interrogé par la Gestapo rue des Saussaies, il est transféré à Royalleu le 17 mai. Evadé, il sera recueilli par l’abbé Weber. Mort accidentellement en 1955 en Savoie, à 49 ans.
Mangès Pierre. Né à Nancy en 1914, fils de colonel, marié, père de famille. Spécialisé dans le renseignement en 1940, il sert dans le réseau Kléber. Affecté au secteur de Saint-Raphaël (Var), il est arrêté par la Gestapo, fin octobre 1943. Interné à Nice, à la prison des Baumettes à Marseille, il se foule une cheville en sautant du train. Arrêté après être entré en contact avec les gendarmes français, interné à Châlons, il est déporté à nouveau le 29 août 1944 pour Neuengamme. Mort dans ce camp.
Marchal Marcel. Né à Metz en 1911, marié, père d’un enfant, il se bat en 1940 dans les cuirassiers. Adjudant-chef, il sert dans l’organisation des Travaux Ruraux (TR), spécialisés dans le renseignement. Arrêté le 11 décembre 1943 à Marseille, emprisonné aux Baumettes, évadé, il rejoindra la Résistance dans la région de Bourgoin (Isère) et sera capitaine. Mort en 1972 à La Ricamarie (Loire).
Marissal Georges. Né à Vicq (Nord) en 1914, instituteur, arrêté, il s’évadera avec Henri Hochart.
Martin Jean. Né aux Essarts (Vendée) en 1910, marié, père d’une fille, il est garagiste à Paris. Ayant rejoint le réseau Jade-Fitzroy, il est arrêté à Saint-Gervais (93) mi-février 1944 en revenant d’un parachutage. Torturé, interné à Fresnes, c’est lui qui portait le morceau de scie à métaux – obtenu grâce à Michel Alliot, premier mari du ministre Michèle Alliot-Marie - qui servira à ouvrir le chemin de l’évasion. Blessé à la tête en sautant, recueilli par l’abbé Weber, il participera aux combats de Paris.
Morange Roger. Né à Saïgon en 1914, mort à Neuilly-sur-Seine en 1986. Polytechnicien, officier d’artillerie, il est blessé dans la Marne en juin 1940. Membre du contre-espionnage au Maroc, puis à Marseille, dit « Mordant », il est arrêté dans la cité phocéenne le 11 décembre 1943 (il est blessé à la cuisse par le traître « Lunel »). Torturé, il essaie à deux reprises de s’évader, et sera transféré le 30 mai 1944 à Royallieu. Recueilli à Vitry-le-Français après son évasion, il prend l’Express de Paris et participera à la libération de la capitale.
Négol René. Né à Narbonne en 1926. Requis, employé dans une carrière, il est arrêté le 13 mai 1944. Interrogé à Narbonne, emprisonné à la caserne Lapérine à Carcassonne, il sera l.égèrement blessé à la main droite en sautant du train. Marchant avec trois camarades jusqu’à Vandéléville, il prend le train à Neufchâteau pour Dijon. Rejoindra le maquis de Corlay (Saône-et-Loire) puis l’armée de Lattre.
Noël Yves. Lieutenant, il accompagnera Lafforgue et Marchal en train jusqu’à Lyon via Paris.
Peltier Marcel. Né à Invelle (Haute-Saône) en 1906, sous-lieutenant au 152e RI en 1940, il œuvre dans le renseignement à Clermont-Ferrand. Agent de liaison de l’ORA, il opère dans toute la France. Il est arrêté le 29 mars 1944 à Vichy, interné à Clermont, transféré le 18 mai à Royallieu. Après son évasion, il rejoint la Haute-Saône via Chaumont (où il a de la famille), et servira au maquis de Traves puis au 60e RI. Mort à Vesoul en 1990.
Pfeiffer d’Osmont Geoges. Né en 1910 à Saint-Dié. Il sera recueilli par l’abbé Weber.
Thoraval François. Né à Bourbriac (Côtes-du-Nord) en 1913, marié, domicilié à Brévannes (Seine-et-Oise), infirmier à l’Assistance publique. Membre des FTPF, il est arrêté début 1944 après un sabotage de voie ferrée. Emprisonné à La Santé, à Fresnes, il est transféré à Royallieu. Son beau-frère, déporté avec lui, ne saute pas et sera porté disparu à Neuengamme. Lui participera à la libération de Brévannes. Mort en 1984.
Jean-Marie Chirol a par ailleurs retrouvé la trace de deux évadés qu’il ne pourra toutefois identifier : l’un qui se blesse légèrement en sautant du wagon et qui gagnera Reims, l’autre qui est touché à une cheville et qui sera hospitalisé à Vitry-le-François sous le nom d’Arthur Marchand, 18 ans.
De son côté, la FMD, qui a recensé 2 064 déportés grâce à un formidable travail de recherches, signale 23 évadés (dont deux à la frontière allemande). Le destin de 17 d’entre eux a été conté par Jean-Marie Chirol. Elle ne cite pas Louis Argence, et précise pour Cosmas (sic), Laforgue, Négol, Galan que le sort de ces déportés n’est pas connu. Une particularité : le Livre-mémorial de la Déportation par mesure de répression rapporte, dans ce train, la présence de Jean Rehm… qui est en fait la fausse identité de Raymond Krugell, dont le nom figure par ailleurs dans la liste.
En revanche, la Fondation donne trois nouveaux noms d’évadés :
. Adolphe Dhuy, né dans la Somme, évadé à Togny-aux-Bœufs (Marne) ;
. Léonard Hounau ;
. Michel Lebelle, né en 1924 à Billancourt (Oise).
Ces compléments alors inconnus de M. Chirol permettraient donc l’identification de 35 de ces 45 évadés. Qu’en ce jour anniversaire de leur formidable exploit un hommage leur soit rendu par ces modestes lignes.
PS : à noter encore que dans ce train étaient convoyés Lucien Hornebeck, futur employé SNCF à Saint-Dizier, Marcel Oudot, de Corgirnon, et René Pajot, ancien représentant du Bureau des opérations aériennes en Haute-Marne, tous revenus de Neuengamme.
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Bonjour!
RépondreSupprimerJe lis avec étonnement le récit de cette évasion à laquelle a participé mon grand père Emmanuel Lalanne et dont je possède son récit récolté avant son décès.
Bonjour,
Supprimerje suis un historien d'Agen et recherche le récit d'Emmanuel Lalanne.
e-mail : ffrimaudeau@wanadoo.fr
J'espère que j'ai pu apporter un peu d'eau au moulin !
SupprimerC'est extraordinaire !
RépondreSupprimerMerci de vos commentaires. Le récit de votre grand-père Emmanuel Lalanne - ainsi que des informations biographiques - m'intéressent évidemment. N'hésitez pas à me contacter.
RépondreSupprimerCordialement
L.F.
Cosmao a aussi un autre visage : agent de la Gestapo. A l'origine de l'arrestation des "Patriotes de Pontoise".
RépondreSupprimercf
https://sites.google.com/site/paulthueuxresisantdeporte/avant-propos-de-jm-berliere
Bonjour jpd83. Pourriez-vous me contacter à l'adresse suivante : fontaine@jhmchaumont.com ?
RépondreSupprimerBonjour.
SupprimerJ'ai eu beaucoup d'ennuis de santé.
Je ne sais plus si je vous ai répondu.
bonjour
RépondreSupprimerou puis je me procurer votre livre mon grand père y figure mais il ne m en avait jamais parlé étant parti quand j étais très jeune
merci
P MARCHAL
Bonjour monsieur. L'ouvrage est malheureusement épuisé. Tentez votre chance sur un site de vente d'occasion. Cordialement
SupprimerBonjour, ce récit contient une erreur. Mon grand-père n'est pas du tout mort en déportation. Procurez-vous les bons documents auprès des bonnes personnes. Il est mort en 1997.
RépondreSupprimerBonjour. Qui était votre grand-père ? Pierre Mangès ? N'hésitez pas à nous communiquer les bonnes informations. Cordialement.
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