Pages d'histoire de l'est de la France en général et de la Haute-Marne en particulier (ex-blog du club Mémoires 52).
samedi 29 mai 2010
Il y a 70 ans en Haute-Marne (III) : le combat aérien du 5 juin 1940
Quelques images des Ju 88 abattus le 5 juin 1940 en Haute-Marne (dans notre ouvrage "1940 en Haute-Marne", tome II, écrit par Jean-Marie Chirol).
2 juin. Plusieurs convois de réfugiés du Nord sont à l’arrêt en gare de Chalindrey. Ils ont précédemment subi des attaques de l’aviation ennemie : dans les wagons, il y a des morts, des blessés. De nouveaux avions surgissent, jetant leur dévolu sur un train de munitions stationné non loin. Courageusement, des cheminots parviennent à décrocher les wagons touchés du reste du train pour les conduire plus loin, évitant ainsi une catastrophe. Les noms de ces héros : Richard, sous-chef de gare, Yves Malbrun, mécanicien, René Zinck, chauffeur, Jean Robinet, aiguilleur. Malbrun sera cité et décoré de la Croix de guerre avec palme.
5 juin. Depuis le 14 mai, le groupe de chasse I/2 du commandant Daru est stationné sur le terrain de Damblain, aux confins des Vosges et de la Haute-Marne. On signale la présence d’une formation de la Luftwaffe dans le ciel. Neuf Morane Saulnier 406 de la 1ère escadrille décollent. Parmi les pilotes, le capitaine Robert Villiame, 29 ans, le lieutenant de la Bretonnière, le sous-lieutenant Pichon, le sergent-chef Breda (polonais). Le combat s’engage contre une quinzaine de Ju 88.
Dans son ouvrage posthume « L’escadrille des Cigognes » (l’officier trouvera la mort accidentellement en octobre 1940), le capitaine Williame, qui doit se poser, revendiquera quatre victoires pour son groupe :
. un Ju 88 s’abat au lieu-dit « La voie de Dijon », à Arbot, près d’Auberive. Le pilote est arrêté par des habitants et remis aux gendarmes. Deux membres de l’équipage décèdent : Rudolf Hepp, 24 ans, et Fritz Hohenstein, 26 ans (mort à l’hôpital de Langres).
. un Junker du KG 51 tombe près de la ferme de Fragneix, commune de Treix (près de Chaumont). Un membre de l’équipage, grièvement blessé, est conduit à l’hôpital de Chaumont, deux autres sont faits prisonniers et remis aux gendarmes.
. selon Williame, un troisième appareil, dont l’un des moteurs est en feu, se serait écrasé au sud-est de Chaumont (lieu à ce jour toujours inconnu).
. enfin, le dernier explose en l’air du côté de Clairvaux, à la frontière de l’Aube et de la Haute-Marne.
A l’issue de ce combat aérien, le GC I/2 sera crédité de trois victoires sûres et une probable.
6 juin. Un Me 109 est abattu sur le territoire de Faverolles, près de Langres. Il a été atteint par les projectiles des artilleurs de la 149e batterie (lieutenant Collin) du 403e régiment d’artillerie de DCA. Le pilote, indemne, parvient à s’enfuir.
9 juin. Saint-Dizier subit un mitraillage aérien. Mme E. Catoire, 59 ans, est tuée, une jeune femme de 19 ans blessée.
10 juin. Un dépôt d’essence, gardé par un détachement du 74e régiment régional, est attaqué par l’aviation à Joinville. Un civil et un soldat sont tués.
11 juin. Le GC I/5 quitte le terrain du Robinson pour Saint-Parres-les-Vaudes (Aube) ; Montier-en-Der est bombardée. Parmi les blessés, un infirmier militaire, Abel Robin, 31 ans, de Planrupt, succombera lors de son transfert sur l’hôpital de Dijon.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Bonjour,
RépondreSupprimerJe suis très contente de retrouver trace du récit du bombardement de Chalindrey
Mon grand père a été récompensé par les autorités militaires pour avoir contribué à décrocher les wagons incendiés le 2 juin,et a reçu également une somme d'argent avec les félicitations en novembre 44.Il était visiteur ,poste modeste,mais avait apparemment participé activement au côté des héros.Son nom était Raymond Yot ,il avait 37 ans et 6 enfants.
Une bragarde.
Françoise