On le connaît surtout par son nom : Chabrier. Un pionnier de la boxe française à propos duquel la presse locale se plaira de préciser qu’il était originaire de Saint-Dizier, et qu’il a été sociétaire de La Bragarde, cette association sportive fondée il y a tout juste 130 ans (le 1er juin 1880).
Si la presse haut-marnaise s’est aussi intéressée à Chabrier, c’est que le 3 septembre 1905, ce professeur à Paris, qualifié de « champion du monde » (sic) de boxe, a organisé au théâtre municipal – rénové en 2010 – une rencontre de boxe (française et anglaise), de canne et d’escrime. Une première, dans la cité bragarde, ont précisé les journalistes… Parmi les sportifs présents : Walter Picards, champion d’Angleterre, Geo Stanley, du Pays de Galles, Ducarre, champion de France amateur, mais aussi des sportifs locaux de La Bragarde et des Jeunes de Saint-Dizier (Edmond Colin, Marc Gatinois, pour la boxe française). Ces pionniers n’imaginaient pas que Saint-Dizier serait, ultérieurement, la cité natale d’un champion du monde de boxe (Marcel Thil), d’un champion olympique (Roger Michelot), puis de plusieurs champions d’Europe (parmi lesquels les Chanet père et fils)…
Quant à Chabrier, nous savons, grâce à la presse spécialisée de l’époque, qu’en 1899 il était entraîneur de boxe française et anglaise ; qu’il a été formé par le fameux sportif Charlemont ; qu’en 1901, il était le prévôt de Castérès, propriétaire d’une salle de sport au 2, rue Nouvelle à Paris ; qu’il a affronté Chamberlain en 1902 ; qu’il a «écrasé» le boxeur anglais Jack Roberts, en 1907, salle Wagram à Paris, mais qu’il a ensuite été défait par le Britannique Jack Menkins, vers 1910 ; qu’il a d’ailleurs fait partie de la délégation de sportifs venus faire découvrir la boxe française en Angleterre…
Ce sportif, prénommé Lucien-Raymond, est né le 15 juin 1871 à Bienville. Fils d'Alexis, tâcheron puis employé des chemins de fer, et de Joséphine Morel, Lucien Chabrier vivait toujours à Saint-Dizier, en 1892, où il exerçait la profession de garçon boucher (ou garçon de brasserie). Ce qui confirme le CV qu'il envoya au directeur de "La Vie au grand air" et qui parut en février 1903 : «J'étais, avant de m'adonner à
l'enseignement de la boxe, dans le commerce. Vers la fin de 1895, je
suis entré chez Charlemont père, qui me donna mes premières
leçons. J'y restai trois ans et passai chez Casterès, où
j'enseignai pendant trois ans également. En 1898, je partis à
Londres, et pendant deux mois je fis, à l'Alhambra, la démonstration
de la boxe française. En janvier dernier, je m'associai avec
Antoine. Parmi les assauts auxquels j'ai pris part et dont j'ai gardé
le souvenir figurent ceux de Bruxelles, contre Dardenne ; contre
Charlemont, à Bruxelles également en 1899 ; à Paris, contre
Albert en 1901. Et c'est tout... J'attends le championnat du monde.
Au point de vue de l'entraînement, je fais comme la généralité de
mes collègues, juste ce qu'il faut pour me maintenir en forme.
Détail particulier : je joue régulièrement au
Football-Association, et je m'en trouve très bien. »
C'est fin 1902 - année de son mariage, à Paris, avec Charlotte-Marie Mesnier - qu'il a en effet repris la salle de la rue de Londres avec son associé Antoine. Dans une autre publication dédiée au sport, il est précisé que Chabrier est "le premier lauréat du championnat international de boxe" en 1903, tandis que Le Journal mentionne également le souhait du Bragard de jouer au football. Il est alors âgé de 32 ans.
La photo qui illustre cet article - parue dans "La Vie au grand air" en février 1903 - est l'une des rares représentant Lucien Chabrier, qui aurait également été moniteur à l'école (futur bataillon) de Joinville.
Un saludo desde la provincia de la provincia de Mendoza, Argentina. Soy periodista y profesor especializado en boxeo. Investigando obre la vida de Lucien Chabrier (o Chavrier) descubrí esta publicación. El mencionado Lucien fue un profesor de gimnasia y boxeo que llegó a Mendoza y dio clase de pugilismo en el club de Gimnasia y Esgrima hasta el año 1914, en que retorna a Francia para incorporarse al ejército, falleciendo en la Gran Guerra.Quisiera profundizar más en el tema. Mi e-mail es: radriazolaster@gmail.com
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