C'est en 2010 que le club Mémoires 52 s'était intéressé à Lucien-Raymond Chabrier, un des premiers grands noms de la boxe française (au double sens du terme). Beaucoup de zones d'ombre subsistaient quant à la vie de ce garçon brasseur bragard, né à Bienville, et dont nous nous souvenons aujourd'hui du 150e anniversaire de la naissance.
Marié en 1902 à Paris 8e avec une couturière originaire d'Angers, Marie Mesnier, Lucien Chabrier était alors domicilié avenue d'Antin, à Paris, comme professeur de boxe. Un jugement du tribunal de la Seine devait prononcer leur divorce en 1920.
Le Haut-Marnais s'était alors installé en Argentine, y ouvrant une école de boxe dont un des élèves était directeur de banque à Buenos Aires.
Lorsqu'éclate la guerre de 1914, Chabrier décide de rentrer en France, où il était déclaré "insoumis". Sergent moniteur de gymnastique depuis 1894 (il avait effectué son service militaire au 21e bataillon de chasseurs à pied de 1892 à 1895), Chabrier s'engage le 2 avril 1915 au bureau de recrutement de Neufchâteau (Vosges) dont il dépend comme tous les Bragards. Il est alors âgé de 44 ans.
Le sergent Chabrier est d'abord affecté au 47e régiment d'infanterie territoriale. Puis, le 6 octobre 1917, il fait partie du détachement du 5e bataillon dissous qui est affecté au 36e régiment d'infanterie territoriale, à Arcis-sur-Aube. Est-ce avec le 47e RIT, effectivement victime de bombardements aériens dans la Marne en 1917, ou avec le 36e RIT qu'il est blessé ? Toujours est-il que le sous-officier est enseveli après l'explosion d'une torpille, à une date non précisée par son dossier militaire. Pendant 60 jours, il sera incapable de parler, et sera réformé en avril 1919 en raison d'une "paralysie générale".
Selon la presse de l'époque, il aurait été proposé pour la médaille militaire. Ne l'ayant toujours pas reçue, les journalistes souhaitent en 1920 que la Fédération française de boxe intervienne pour que justice lui soit rendue. Mais la maladie aura raison de ses forces. C'est le 27 décembre 1924 que Lucien Chabrier décède prématurément à l'âge de 53 ans. Le journal de l'Auto - ancêtre de l'Equipe - lui rendra hommage dès son édition du lendemain (photo ci-jointe).
Pour rappel, la carrière sportive de Chabrier est à lire ici :
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