Le
combat du Faux-Miroir est un des événements de la bataille de la
Marne à l'extrême-droite du dispositif français. C'est le 10
septembre 1914 que l'attaque est déclenchée.
Le
Faux-Miroir, c'est un bois, un château (propriété de Charles
Freund-Deschamps, maire de L'Isle-en-Rigault), une ferme situés dans
un secteur limité, au nord, par le canal de la Marne au Rhin (qui
borde Revigny-sur-Ornain), au sud, par la route reliant Contrisson à
Vassincourt (puis Bar-le-Duc).
La
30e division d'infanterie (général Colle) – avec le soutien de la
29e du général haut-marnais Carbillet - est chargée de cette
conquête, à l'aube du 10 septembre 1914. Sa 60e brigade (général Morgain) attaquera en
direction de Contrisson et de la lisière Ouest du bois (le 2e
bataillon du 40e régiment d'infanterie, notamment, en progressant le
long de la lisière Est de la forêt de Trois-Fontaines), la 59e
brigade (colonel Marillier) se portant sur le bois depuis le sud.
L'action commence réellement à 6 h. A la brigade Marillier, le
I/58e RI (commandant Jaubert) et le III/58e RI (commandant Delpeuch)
doivent progresser en direction de la croupe Est de Mognéville et la
corne Sud-est du bois, le bataillon Rey du 173e RI vers la cote 138.
Le
Faux-Miroir est défendu par de l'artillerie et des mitrailleuses
allemandes, notamment. Leur opposition est efficace. A 9 h 30,
l'historique de la 30e DI évoque, au 58e RI, la difficulté de
déboucher du «petit bois à l'est de Mognéville», tandis que le
bataillon du 173e se heurte, au débouché des bois, aux Allemands
qui sont sur la rive gauche de la Saulx. Le colonel Jaguin, chef de
corps du 58e RI, est blessé à la tête par un éclat d'obus. ««C'est pour la France, continuez l'attaque !», dit-il, tandis
qu'on l'emmène au poste de secours», précise l'historique du
régiment. Le commandant Delpeuch lui succède, laissant son 3e
bataillon au capitaine Masseille.
A
midi, le I/61e RI, de la brigade Morgain, reçoit l'ordre de se
joindre à deux bataillons du 55e RI (commandant Valdant) pour coopérer
à l'attaque du bois, par le bois d'Andernay. A la même heure, un
nouvel essai pour franchir le ruisseau de la Beuse est tenté, il
échoue.
A
13 h 40, le lieutenant-colonel Capxir, commandant le 61e RI, signale
à sa hiérarchie que l'artillerie ennemie, positionnée au nord et
au nord-est d'Andernay, l'empêche d'avancer. Au 40e RI, la 7e
compagnie du 2e bataillon parvient, à 16 h, à franchir la Saulx,
mais ne peut progresser davantage, même renforcée par deux sections
de la 6e compagnie.
Une
nouvelle action est lancée à 17 h, avec l'appui de l'artillerie de
la 29e DI (AD 29) qui tire sur la lisière Est du bois. Enfin, à 19
h, la 59e brigade borde le ruisseau de la Beuse, où un seul pont est
en état de faire passer la troupe.
La
reprise de l'offensive est programmée au 11 septembre 1914. Les AD 29 et
30 (où le capitaine de Barbeyrac, commandant de batterie au I/38e
RAC, a été blessé) appuient l'action de la 59e brigade, dont le
colonel Marillier, resté malade à Mognéville, a dû céder
provisoirement le commandement au colonel Falque (AD 30). A 7 h 20,
la Beuse est franchie, la lisière Sud du Faux-Miroir est atteinte.
Le bois a été évacué. La 60e brigade apprend cette information à
8 h 30. «Une batterie allemande (est) abandonnée sur la crête»,
note le journal de l'AD 30. L'historique du 58e RI précise de son
côté : «Le régiment pénètre dans le château du Faux-Miroir que
les Allemands ont pillé et converti en ambulance. L'ennemi a
abandonné sur la position, trois canons, une dizaine de caissons et
des quantités de munitions. Dans la précipitation à s'enfuir, le
87e régiment de réserve allemand enterre son drapeau, dans le bois
des Elus, où il fut retrouvé quelques mois plus tard».
Au
même moment, des éléments des 55 et 40e RI (le II/40e a passé la
nuit dans un bois à 1 200 m à l'ouest de Mognéville) entrent dans
Andernay. Contrisson, Revigny, Vassincourt sont également pris. Les Allemands
retraitent, la poursuite commence...
Sources
: journaux de marche et d'opérations de la 30e DI, des 57e, 58e,
59e, 60e brigades,
des
40e, 55e, 58e, 61e RI ; historiques du 58e RI, du 38e RA (ministère de la Défense).
Illustrations : deux vues des combats du Faux-Miroir, parues dans l'ouvrage "En plein feu !".
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