Un jeune héros de la Résistance provençale
le lieutenant-colonel Henri Hutinet
(Bussières-lès-Belmont 25 décembre 1920 –
col des Lèques, Alpes-Maritimes, 5 juillet 1944).
Henri-Noël Hutinet est
un enfant du pays vannier. D'ailleurs, son père,
Isidore-François-Marie Hutinet, 27 ans à la naissance de l'enfant,
exerçait ce métier. La mère, Jeanne-Marie-Augustine Faivre,
Dijonnaise de 31 ans, était couturière.
Isidore Hutinet était
sergent durant la Première Guerre mondiale. Avec le 152e RI, il a
été blessé le 25 mars 1915 à l'Hartmannwillerskopf, puis le 18
juin 1915 à Metzeral. Passé au 221e RI, le sous-officier a encore
été touché le 30 avril 1918 et sera cité à l'ordre du régiment.
La petite famille réside
au 20, rue de l'Eglise à Bussières, puis s'installe rapidement à
Jussey, en Haute-Saône. Après ses études (il est notamment élève
du lycée Pothier à Orléans), Henri Hutinet se dirige vers la
carrière militaire. Il est admis, après les épreuves écrites des
15 et 16 mai 1940, avec le 34e rang, à l'école spéciale militaire
de Saint-Cyr repliée à Aix-en-Provence, où il est incorporé le 16
décembre 1940. Il s'agit de la promotion «Maréchal-Pétain» qui
sortira en juillet 1942. Sur 167 sous-lieutenants, 45 mourront pour
la France ou en service commandé, selon le futur général Georges
Roidot. Le jeune Haut-Marnais, qui n'a pas 22 ans, rejoint comme
sous-lieutenant le 5e régiment d'infanterie à Saint-Etienne
(Loire), jusqu'à la dissolution de l'armée d'armistice le 27
novembre 1942. Son temps de service est donc très court.
Très rapidement, il
s'investit dans la Résistance forezienne, au sein des FTPF. Hutinet
est ainsi de ceux qui, avec le futur commandant Ollier, installent le
camp Wodli, en Haute-Loire, en janvier 1943. Devenu «Rossel», il
est l'artisan de l'évasion, le 25 avril 1943, de 26 détenus de la
prison du Puy. Lui-même arrêté le 8 mai 1943, emprisonné à
Saint-Etienne, il s'évade le 25 septembre 1943.
Le Haut-Marnais
quitte alors ce secteur pour Lyon, puis pour les Basses-Alpes
(Alpes-de-Haute-Provence). Avec le grade de capitaine (sous le nom de
«Jean-Louis Voray»), il commande la 5e compagnie FTPF de ce
département, opérant entre Castellane et Digne-les-Bains. Le 6 juin
1944, ses hommes tuent ainsi, à Vergons, le chef de la Sipo-SD de
Digne. C'est le 5 juillet 1944 qu'il trouve la mort au col des Lèques
(sur la Route Napoléon), près de Castellane. Henri Hutinet sera homologué lieutenant-colonel FFI et fait chevalier de la Légion
d'honneur à titre posthume en 1945.
Henri Hutinet (1920-1944) (Collection club Mémoires 52)
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