Tout
au long de l'Histoire contemporaine, il s'est toujours trouvé un
membre de la famille Quilliard pour prendre les armes quand les
circonstances l'exigeaient. Non seulement en France mais aussi aux
Etats-Unis. En voici quelques exemples :
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un sieur Quilliard commande la garde nationale du canton de
Châteauvillain, au début de la Révolution. C'est lui qui encourage
son jardinier Jacques Fricasse à s'enrôler dans le 3e bataillon de
volontaires nationaux de la Haute-Marne, en 1792.
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chef du bataillon du génie, Léon Quilliard, né à
Aubepierre-sur-Aube en 1781, polytechnicien, est présumé mort à la
bataille de Waterloo.
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né à Chaumont en 1785 (fils de Claude Quilliard, maître de forges
à Clairvaux, et de Françoise-Sophie Froussard), cousin germain du
précédent, Claude-Silvain Quilliard est d'abord employé au
ministère de la Guerre puis s'installe en 1816 aux Etats-Unis. Marié
à une Américaine d'origine hollandaise, il est le père de deux
soldats nordistes : Charles Verplanck Quilliard et surtout
Gulian Verplanck Quilliard, connu pour avoir arrêté en 1862 les
occupants d'une maison de New York où un drapeau sudiste a été
déployé.
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fils d'un sénateur de la Haute-Marne (Georges Quilliard, propriétaire
à Villars-en-Azois), Jean-Claude-Augustin Quilliard, né à Paris en
1879, est officier au 21e RI de Langres lorsque débute la Première
Guerre mondiale. Il la termine comme chef de bataillon du 3e
bataillon de chasseurs à pied, grade obtenu à seulement 38 ans.
Lieutenant-colonel au 152e régiment d'infanterie de Colmar, Jean
Quilliard décède prématurément en 1931.
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né à Frampas en 1902, l'adjudant François Quilliard, alias «chef
Jean», du Corps-franc Pommiès, meurt au combat le 16 juin
1944 dans les Pyrénées-Atlantiques.
Claude
Quilliard, dont il est question ici, est le fils du
lieutenant-colonel Jean Quilliard et de Lucie Madelin (soeur du
célèbre historien et académicien). Il est né à Langres – où
son père était lieutenant au moment de la déclaration de guerre -
le 4 août 1916. Célibataire, cet agriculteur en congé de captivité
est, sous l'Occupation, syndic de la Corporation paysanne de
Villars-en-Azois. Résistant, il est arrêté une première fois le
29 janvier 1944, avec son frère Sylvain, directeur du centre
forestier de Villars. Emprisonné à Troyes, relâché, il est
investi dans le commandement du secteur Ouest de Chaumont des FFI,
sous le pseudonyme de «lieutenant Monceau». Le 3
juillet 1944, il est de nouveau arrêté, avec Philippe Brocard, lui
aussi de Villars-en-Azois. Officiellement, il lui est reproché du
«braconnage avec arme». Mais son arrestation
est plutôt reliée à celle, quelques jours plus tôt, du lieutenant
américain René J. Guiraud (selon son radio Louis G. V. Hyde).
Emprisonné
à Langres, conduit à la gare de Chaumont le 27 août puis à
Belfort, Claude Quilliard est déporté le 29 août 1944 à Neuengamme où
il a le matricule 43 953. Affecté au kommando de Wilhelmshaven, il
est tué dans un bombardement allié le 7 avril 1945, à Lunebourg.
Médaillé
de la Résistance le 17 mai 1946, il sera homologué à titre
posthume au grade de sous-lieutenant des FFI, pour prendre rang du 9
juin 1944, par décision du 20 mars 1953.
Le
secteur Est de Chaumont sera ensuite confié au lieutenant Roger
Vidal, de Rennepont.
(Photo collection club Mémoires 52).
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