Pages d'histoire de l'est de la France en général et de la Haute-Marne en particulier (ex-blog du club Mémoires 52).
mardi 16 juillet 2013
Pierre Masson, un brave du Bataillon de choc
Fils de Charles Masson, originaire de Sommevoire, et de Marie-Louise Marchand, native de Droyes, Pierre Masson naît le 23 février 1921 à Montier-en-Der, rue Audiffred. Il est le cadet de trois enfants.
Sa famille s'installe rapidement à Brousseval (aux Cités du Maroc), où son père travaille aux haut-fourneaux et fonderies, et où Pierre réussit son certificat d'études en 1933. En octobre de la même année, il intègre l'école des enfants de troupe à Autun, avec son ami Jean-Marie Héritier (futur maire de Brousseval, ancien interné du camp de Rawa-Ruska). Deux autres jeunes du village rejoignent cette école : Gilbert Vernet (vétéran des campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne, futur lieutenant-colonel), et Fernand Collignon (héros des maquis de l'Ain).
En 1934, Pierre Masson entre à l'école militaire préparatoire d'Epinal puis s'engage pour cinq ans le 23 février 1939. Affecté au 150e régiment d'infanterie à Verdun, sergent le 23 mars 1940, il est muté au 332e RI et détaché au centre d'instruction divisionnaire 56, comme chef de groupe. Le 18 juin 1940, il défend la Meuse, et est capturé à Traveron. Interné dans un stalag Outre-Rhin, il s'évade le 12 juillet 1942, se présente aux autorités militaires à Lyon, et obtient une nouvelle affectation : le 11e régiment de tirailleurs algériens, qu'il rejoint à Fès (Maroc) le 10 avril 1943.
Muté au 7e RTA, il intègre finalement le Bataillon de choc du commandant Gambiez, où il est promu sergent-chef le 15 juin 1944 et où il décroche le brevet militaire de parachutisme n°6634.
Le sous-officier haut-marnais est affecté dans la section Corley, où sert l'aspirant Raymond Muelle. Initialement destinée au Vercors, cette unité est finalement parachutée les 31 juillet et 1er août 1944 près de Dieulefit, dans la Drôme, soit quatorze jours avant le débarquement de Provence. Au sein de son groupe, Masson a sous ses ordres un futur ministre de l'Intérieur, le caporal-chef Michel Poniatowski.
Il est cité à l'ordre du régiment pour sa conduite le 21 août 1944 lors du combat de Pont-de-Claix (Isère), tuant le major allemand commandant la localité. Pierre Masson se distingue encore les 8 et 9 octobre dans les combats sous-bois de Château-Lambert, en Haute-Saône (citation à l'ordre de la division). Il fait un saut à Gevrey-Chambertin (Côte-d'Or) pour rendre visite à sa sœur ainée et sa mère, puis retrouve son unité en Haute-Saône. Le 9 novembre 1944, en revenant d'une patrouille de nuit dans la forêt de Chérimont, le chef de groupe saute sur une mine avec deux de ses hommes, dont le caporal Gérard Verguain. Tous trois décèdent le jour même à l'hôpital de Lure.
Le sergent-chef Masson repose depuis 1949 dans le cimetière de Brousseval, où une exposition concoctée par le club Mémoires 52 lui rendra hommage en 2001. La même année, son nom a été donné à une promotion de l'école nationale de sous-officiers de Saint-Maixent.
Coïncidence : une autre promo de cette même école a été baptisée du nom d'un autre sous-officier haut-marnais du Bataillon de choc, le sergent-chef André Mugnier, tombé en Allemagne le 22 avril 1945.
Sources : supplément n°29 de Dossier 52 (2001).
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