Armand Tosin est né à Bassano (Italie) le 23 mai 1920. Il est le fils de Pietro Tosin et d'Antonia Filapi. La famille s'installe en France à Freyming (Moselle) en 1926, puis à Hobling. Après le départ du père du foyer conjugal, Antonia Filapi et ses trois fils rejoignent Dijon où vivent des compatriotes. Ils résideront au 6, rue Benjamin-Guérard, dans le nord de la cité ducale, puis au 24, route de Langres.
A l'âge de 16 ans, Armand Tosin commence à travailler comme commis pour plusieurs boulangers : à Dijon, à Meursault, à Marcilly-sur-Tille, à Cunfin, de nouveau à Dijon. Le 14 octobre 1941, il est embauché sur un chantier de la Société industrielle d'entreprise et de mécanique (SIEM). Il y travaille jusqu'au 15 janvier 1942. Alors qu'il doit comparaître devant la justice pour un vol sur son lieu de travail, Armand Tosin quitte le domicile familial vers le 6 ou 7 mars 1942, selon sa mère.
D'après Lucien Dupont, Tosin a accompagné ce dernier lorsque tous deux ont blessé l'oberleutnant Winicker, le 28 décembre 1941, avenue Victor-Hugo à Dijon, puis lancé une bombe contre le Soldatenheim, le 10 janvier 1942. Soit cinq jours avant que le jeune Italien ne cesse de travailler pour la SIEM.
Tandis que Dupont gagne la Saône-et-Loire, Armand Tosin se porte jusqu'à Troyes. Il est accueilli courant février 1942 chez Antoine Paquis, rue du Général-Saussier. Paquis dit l'avoir hébergé - ainsi qu'un camarade : Dupont ? - à quatre reprises. La dernière fois, c'était le 17 mars 1942, de retour de Reims où Tosin était logé par l'ouvrier Maximilien Thomas à la demande de Roger Bourdy (Pierre).
Le 18 mars 1942, la police française, informée de la présence d'inconnus à cette adresse, se rend chez Antoine Paquis et l'interpelle. Au cours de la perquisition, les enquêteurs tombent sur un homme : Armand Tosin. Ils l'arrêtent et le conduisent jusqu'à la cour de l'hôtel de ville où se trouve le commissariat central. C'est alors que le Dijonnais sort une arme qu'il avait dissimulée, ouvre le feu sur l'inspecteur Feral - qui est blessé - et prend la fuite, par les rues Charbonnet et Paillot de Montebert. Sa trace est perdue rue Champeaux...
Armand Tosin revient à Reims - où Lucien Dupont s'était également porté - mais ne reste pas inactif. Logé vers le 21 mars 1942 chez Maximilien Thomas, celui qui dans les FTP se fait appeler Armic s'attaque, le 10 avril 1942, avec le jeune Rémois Henri Morel (il n'a que 18 ans), dit Ricky, au local de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF). Puis, le 1er mai 1942, toujours accompagné de Morel, il fait à nouveau feu sur un policier français - l'inspecteur Henouil - qui le contrôlait et le blesse.
Pendant trois jours, Armand Tosin s'éloigne de Reims. "A son retour, il m'a dit être allé à 150 km dans l'Est", précise Maximilien Thomas, qui le loge alors dans sa cabane du Mont-Saint-Pierre, entre Saint-Brice-Courcelles et Champigny.
Armic a faim. Le 5 juin 1942, il commet un vol de lapin - chez un prêtre, selon Maximilien Thomas - à Breuil. Gendarmes français - contre lesquels il aurait fait feu - et allemands se mettent à sa recherche. D'après Thomas, Armand Tosin est dénoncé par une habitante de La Neuvilette, en périphérie de Reims. Retrouvé, il est abattu d'une balle dans le dos par un feldgendarme, le 9 juin 1942. D'abord, la police pensera qu'il s'agissait là de Lucien Dupont, avant que Marc Tosin, son frère, ne vienne reconnaître son corps.
Sources : 1072 W 1-126, AD 21 ; 163 W 3053 et 163 W 3097, AD 51 ; GB 68-168-173, APP.
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