Le maire de Chaumont, François Henry, accueille les FFI et leurs officiers.
12
septembre 1944 – veillée d'armes
Journal
de marche : «A 9 h, réunion de
l'état-major du bataillon avec le capitaine Peters et le commandant
Nick à Sexfontaines. Il est décidé que le bataillon resserrera son
étreinte sur Chaumont au nord-ouest, en occupant Villiers-le-Sec,
Buxières-lès-Villiers, Euffigneix (avec un élément de
surveillance à Jonchery)
et Sarcicourt (avec un
élément de surveillance à Laharmand). La 3e
armée avait transmis au commandant Nick des instructions dans ce
sens».
Comme
Taschereau, «Peters» et «Nick» appartiennent au SOE. Mais à un
autre circuit. Le major Nicholas R. Bodington («Nick»)
commande la mission Pedlar, et il a été parachuté dans l'Aube en
juillet 1944. «Peter» correspond au capitaine Percy J. Haratt. Tous
deux ont pris contact le 2 septembre avec les FFI du nord de la
Haute-Marne (qui était libéré), et selon le rapport de mission
rédigé par Bodington, c'est à la – surprenante – initiative du
colonel français Puccinelli, nouveau commandant de la 6e
région militaire à Châlons-en-Champagne, qu'il s'est porté sur
Sexfontaines, pour participer à l'encerclement de la garnison de
Chaumont.
L'officier
britannique a amené avec lui, les 9 et 10 septembre, la 1ère
compagnie (maquis du Val) du bataillon FFI de Saint-Dizier, installée
à Bologne et Marault ; une section de marche (lieutenant Collin) de
la Compagnie du Der et le groupe de FFI marnais du lieutenant de la
Hamayde, à Meures ; trois sections auboises de la Compagnie Pierre
(capitaine Raymond Krugell, issu des Commandos M) ; participent
également au dispositif la Compagnie de Joinville, le groupe de
Laferté-sur-Aube...
Journal
de marche : «Le PC du chef de
bataillon
s'installera à Euffigneix. A 10 h 30, les ordres de mouvement sont
donnés, et une section de la compagnie Perrin (4e
compagnie) qui était précédemment stationnée à Juzennecourt se
porte à Euffigneix en reconnaissance.
Un détachement ennemi
de douze hommes plus un officier approche alors du village. Un
engagement se produit aussitôt, et nos hommes ouvrent le feu :
l'ennemi réplique avec un FM ; trois Allemands sont blessés et
emportés par leurs camarades qui se replient sous bois. Dans sa
retraite précipitée, l'ennemi abandonne son FM en parfait état et
des munitions.»
L'accrochage correspond
sans doute à cet accrochage évoqué par le sergent-chef Jean Dubois
: «J'ai commandé une patrouille à Euffigneix contre un poste
allemand.» Dans la citation signée du général Puccinelli,
il est indiqué que ce «parfait» sous-officier «a
rapporté au cantonnement une mitrailleuse allemande que son servant
avait abandonnée pour s'enfuir».
«A
14 h, une section de la compagnie Chaize (2e compagnie)
sous les ordres du lieutenant Gaucherot et de l'aspirant Descamps se
porte à Jonchery et s'installe sur le pont de la voie du chemin de
fer. A peine a-t-elle pris pied que l'ennemi retranché derrière des
abattis sur la route de Jonchery à Chaumont ouvre un feu violent
d'armes automatiques et de mortiers. Nos hommes répliquent et
l'engagement dure près de deux heures trente. A 16 h 30, le
capitaine décide de faire replier la section (qui n'avait qu'une
mission de reconnaissance) sur Euffigneix.»
Jean
Pujol (2e compagnie) apporte des précisions sur cet
engagement : «Notre compagnie est descendue des hauteurs
d'Euffigneix (dites Côtes d'Alun) en direction de Jonchery par le
chemin traversant la zone semi-boisée dite Le Pré Clos.
L'occupation de Jonchery a été effectuée rapidement, les Allemands
s'étant repliés derrière les talus de la voie ferrée au-delà du
village, où ils avaient établi une ligne de résistance.
C'était
vers le milieu de l'après-midi, par beau temps et très bonne
visibilité. Des tirs nourris de fusils et d'armes automatiques se
sont alors intensifiés de part et d'autre par dessus la voie
ferrée... Nous n'avons pas eu de blessé, alors que nous vu assez
distinctement des uniformes feldgrau quitter le champ de bataille en
boitant ou à cloche pied... Nous lancions sur l'ennemi des
explosifs en plastic qui sont peu dangereux... C'est alors que les
officiers allemands ont fait venir leurs mortiers et commencé à
arroser nos positions... Pour éviter de lourdes pertes, l'ordre de
repli a été donné. Le sergent Guinoiseaux, près de moi, enrageait
: «Si nous avions eu nos mortiers, on les dégommait...»...
Pendant
le repli, j'ai failli être tué deux fois. La première, par
inexpérience, dans les rues de Jonchery. J'avais trop tardé, et les
Allemands avaient été plus rapides que moi. Arrivé à un
croisement de rues, j'ai vu mon chemin barré par un tir de
fusil-mitrailleur de côté. D'autres Allemands arrivaient par
derrière. Je voyais le crépi du mur le long duquel je devais passer
sauter sous l'impact des balles à hauteur d'homme. Une ou deux
secondes au plus pour décider... Le seul geste qui donnait une
chance d'échapper, si faible soit-elle, c'était de se jeter le plus
vite possible à travers le tir de mitraille. Ce que j'ai fait sans
hésiter... Le tireur en enfilade a dû rager de me voir passer.
Complètement à découvert, j'ai encore pris le temps de ramener des
chargeurs de fusil-mitrailleur que les nôtres avaient perdu sur la
route... En remontant le chemin du Pré Clos, je pense que je suis
maintenant assez loin de l'ennemi... Je me relève pour me détendre.
J'avais oublié d'un chemin à flanc de coteau peut se voir de très
loin. A peine une ou deux minutes, une balle me siffle aux
oreilles... Pendant ce temps, un avion d'observation allemand
tournait au-dessus de nous, et prenait note de notre mouvement.
Troisième désagrément : à l'instant où je rejoignais ma
compagnie, l'adjudant Frey, rouge de colère, m'apostrophe : « Où
étais-tu ? On te croyait mort»... Une idée super-géniale me
traverse l'esprit. Je sors de ma poche les chargeurs de
fusil-mitrailleur. «Où j'étais ? Mais je ramassais tout simplement
les chargeurs que vous avez perdus en route...». Le visage de
l'adjudant se transforme en un beau sourire : «Ah, c'est bien petit,
très bien...»
«Au
moment où la compagnie regagne Euffigneix, une fusillade nourrie se
produit en direction de la ferme de Bonnevaux
où un groupe (aspirant Flagey) avait été envoyé en
reconnaissance. Deux sections éclairées par les lieutenants
Parcollet, Bocquillon et Chaize se portent à se son secours et
forcent les éléments ennemis à se retirer ; le groupe Flagey se
replie à
19 h avec les unités de renfort. Les pertes allemandes
sont de deux morts et deux blessés, les nôtres sont nulles. A
signaler la belle tenue de la section tout entière et en particulier
du sergent (De Rieder ?) et de l'aspirant Descamps. Dans la soirée,
la compagnie s'installe défensivement à Euffigneix. On attend un
émissaire qui doit faire connaître la réponse à l'ultimatum lancé
aux Boches.»
La mission de l'abbé
Gradeler
L'émissaire
en question, c'est l'abbé Louis Gradeler (1878-1952), curé et
président de la délégation municipale de Luzy-sur-Marne. Son
témoignage exceptionnel, retrouvé par sa nièce dijonnaise, Mlle
Gradeler, a été reproduit dans un article de Léo Lamarre paru dans
les Cahiers haut-marnais.
Le
12 septembre 1944, écrit le prêtre, «un
conseil de guerre se tient à la mairie de La Villeneuve.
Il est présidé par le capitaine de Schompré,
de l'état-major de la division blindée. On décide d'envoyer un
émissaire à Chaumont, demander au commandant la capitulation sans
condition. Qui sera cet émissaire ? C'est alors que le commandant
Julien
dit : «Je ne vois qu'un homme capable d'accomplir cette mission ; il
acceptera certainement. C'est l'abbé Gradeler, curé et maire de
Luzy. Deux de mes gendarmes vous accompagneront. Ils iront l'avertir.
(…)
Il était près de 21 h quand les gendarmes, l'adjudant-chef
Beychenn
et le gendarme Thomas, arrivèrent au presbytère de Luzy. Ils me
dirent : «Monsieur le curé, prenez vite votre bicyclette, des
officiers de l'état-major de la division veulent vous voir. Ils vous
attendent dans le bois au-dessus de la route de Crenay.»
Le
curé né en Haute-Saône parcourt malgré ses «vieilles
jambes de 66 ans» le
chemin entre Luzy et Crenay – il y a une rude côte ! – et
rencontre Schompré qui lui dit :
«Nous
voudrions occuper Chaumont et autant que possible sans combat. Demain
matin, mercredi, à la première heure, vous irez à Chaumont prendre
contact avec le colonel allemand qui commande la garnison, si vous ne
pouvez le joindre vous verrez le commandant Schaber... Vous lui direz
de venir lui-même ou d'envoyer un de ses officiers le mardi 13 à 14
h à Luzy, route nationale 19, accompagné d'un chauffeur, s'il vient
en voiture. Nous y serons à 15 h...»
13
septembre 1944 – nouvel accrochage à Euffigneix
«A Euffigneix, à 4 h
30, l'ennemi lance une fusée éclairante...»
Jean
Pujol témoigne : «A quatre heures comme prévu,
un compagnon vient me relever... A peine étais-je revenu sur ma
couche de paille dans ma grange qu'une fusillade nourrie remplit
l'air. Les Allemands contre-attaquaient. Il était 4 h 15, tout au
plus. Il fallait retourner aussitôt au combat... La garde d'avant 4
h n'avait rien remarqué. Mais les Allemands étaient déjà là,
cachés et tapis dans les bois, méditant de nous surprendre...
Heureusement, nos chefs avaient eu la bonne idée de placer un
fusil-mitrailleur avec deux hommes et une garde renforcée du côté
du sud-est, c'est-à-dire face aux lieux-dits Le Pré baron, le
Jardinot et le bois de la Petite-Fosse... Vers 4 h, l'homme chef de
poste entend un bruit, un craquement... Le chef de poste décide
d'attendre encore un peu, tout en ouvrant grand les yeux et les
oreilles. Il lui semble alors qu'une ombre passe... Une deuxième
ombre semblable est détectée. Il lance alors les sommations. Aucune
réponse. Il se décide enfin à ouvrir le feu, en balayant le
bois... Aussitôt les Allemands ripostent... En cinq minutes, toute
la compagnie faisait face. Malgré une fusillade nourrie, les
Allemands n'arrivaient pas à progresser... Ordre était donné à la
compagnie de se retirer sur les pentes à l'arrière du village, d'où
on avait une vue superbe sur tous les mouvements des Allemands. Au
sommet de la crête, nos mortiers tiraient à belle cadence sur tous
les groupes adverses... En même temps, ordre était donné à notre
2e compagnie d'attaquer et prendre
Villiers-le-Sec»
Selon
le journal de marche, c'est à 5 h 30 que les Allemands, «au nombre
d'une centaine au moins, s'installent autour du village et
déclenchent contre lui un feu violent d'armes automatiques, de
mortiers et d'armes individuelles. Nos postes répondent
vigoureusement. Le lieutenant Chaize regroupe les éléments de sa
compagnie et ouvre sur les Boches un tir très précis à l'aide d'un
mortier pris à l'ennemi et que commande le sous-lieutenant Gris.
En même temps, les FFI, fusils et mitraillettes donnent aux Boches
une telle impression de puissance qu'ils se replient précipitamment
par le bois de la Petite-Fosse. Des prisonniers fait par la suite
nous apprendront que le groupe ennemi a eu au moins cinq blessés
graves.
Euffigneix
reste ainsi fermement entre nos mains. A signaler le sang-froid du
sous-lieutenant Gris qui dirige le feu du mortier».
13
septembre - la mort du caporal Caillaux
Antoine
Simons (3e compagnie) : «Très tôt, le matin,
rassemblement, ordre de marche, colonne par un, direction
Villiers-le-Sec, sortie Jonchery. Certains de nos éléments sont
déjà sur place. En abordant les premières maisons par les jardins,
une fusillade éclata vers le passage à niveau».
En
effet, «les sections de la 3e
compagnie (lieutenant Agniel) qui occupaient» Villiers-le-Sec «sont
attaquées à 6 h 30 par un groupe d'une centaine d'Allemands, les
mêmes qui chassés d'Euffigneix s'étaient repliés par le bois de
la Petite-Fosse».
Antoine
Simons poursuit : «Je traverse la rue à hauteur de la
dernière maison et j'aperçois déjà loin quatre ou cinq Allemands
courant le long du talus de chemin de fer. Je n'ai pu résister au
plaisir de vider un chargeur bien inutilement à cette distance :
quelques instants après, ils disparaissent sous le pont de la voie
ferrée. J'ai vu trois Allemands sur le carreau et l'un des nôtres
face contre terre».
Le
maquisard qui vient de tomber se nomme René Caillaux, 45 ans, il est
caporal, domicilié à Braux-le-Chatel.
Un de ses camarades, Robert Guyot (3e
compagnie), de Froncles, se rappelle bien des événements : après
avoir eu la certitude d'avoir touché deux Allemands, Caillaux
s'était levé pour faire feu sur un troisième, lorsqu'il a été
mortellement atteint. Guyot ajoute que René Caillaux a rendu l'âme
dans le presbytère de Villiers-le-Sec.
Jean
Pujol (2e
compagnie) précise de son côté : «Caillaux avait
abattu un Allemand. Malheureusement, il a commis l'imprudence de
ramper jusqu'au cadavre, pour aller voir. Il n'a pas pris garde qu'il
était à découvert et ajusté par un autre Allemand».
A
7 h, précise le JMO du bataillon, l'ennemi se replie, laissant trois
tués et deux blessés. Le lieutenant Macioni en aurait tué un et
blessé un autre avec sa mitraillette.
13 septembre - La
marche sur Chaumont
A cette date, l'effectif
du maquis est composé notamment d'un capitaine, quinze lieutenants,
cinq sous-lieutenants, 74 sous-officiers.
Il est 8 h 30 lorsque de
fortes explosions retentissent. L'ennemi
évacue Chaumont et vient de faire sauter les ponts de la Maladière
sur la Marne et le canal.
Le maquis prépare
l'entrée dans la ville.
A 9 h, la section
Douillot reconnaît la ferme de la Petite-Fosse.
A 12 h, une autre
section, accompagnée par le sous-lieutenant Bocquillon, arrive à
Jonchery, où on lui apprend que Chaumont est évacuée. C'est la
marche sur la ville.
Antoine Simons :
«Colonne par un sur le ballast de la voie ferrée direction
Chaumont. On est bien près du viaduc. Une rafale part à ma gauche
en contre-bas, on s'applatit, le chef me fait signe, je balance une
rafale dans les branches, on ne bouge plus, rien ne se passe, on
repart, et on dévale le talus direction la Suize... On passe l'eau,
il n'y en a guère... On atteint la route de l'autre côté, coupée
par une énorme tranchée. Toujours en file, à 4 m l'un de l'autre,
on tourne à droite, on passe sous les arches du viaduc, direction le
pont de tôle. Un copain marche devant moi, l'oeil aux aguets, la
voie ferrée au-dessus de nous nous inquiète...»
Les FFI de la 3e
compagnie remontent alors l'avenue Foch. «Quelques civils
étonnés de nous voir nous disent : les Allemands sont partis. On
accélère, place Goguenheim, il y a du monde, des bravos, une
vieille dame m'embrasse. Rue Toupot, il y a foule, on nous acclame.
Nous arrivons place de l'Hôtel de ville, un peu en
désordre : l'exhubérance des Chaumont a mis à mal notre
dispositif...»
«Plus aucun officier
allemand dans Chaumont»
Chaumont a donc été
libérée sans un coup de fusil. Poursuivons la lecture du témoignage
de l'abbé Gradeler, l'émissaire envoyé par la division Leclerc,
qui apporte de précieuses informations sur les conditions de la
libération : «M. le préfet
se met immédiatement à ma disposition, en me disant cependant : «Je
crois que nous ne trouverons pas le commandant allemand. Je viens
d'être averti qu'il a dû quitter Chaumont ce matin entre 7 h et 8
h.» Et de fait, la Gloriette, quartier général du commandant, est
vide. Nos recherches ne donnent aucun résultat. Il n'y a plus aucun
officier allemand dans Chaumont.
L'heure du
rendez-vous approchait. A pied, je monte la route de Neuilly-Crenay.
J'étais en avance d'un quart d'heure. Tout d'un coup, au tournant,
je vois surgir deux voitures. Un coup de frein. Stop. Le capitaine de
Schompré est à pied.
. Comment cela
s'est-il passé ?
. Très bien, mon
capitaine. Seulement, je ne vous amène aucun officier allemand. Pour
la seule raison que depuis 8 h du matin, il n'y a plus d'officier
allemand dans Chaumont. Et depuis 11 h, il n'y a plus de soldat
allemand. Il n'y a qu'une chose à dire : aller occuper Chaumont au
nom de la 2e division blindée.
Le capitaine de
Schompré me fit monter dans sa voiture, et en route pour Chaumont.
Nous arrivions au barrage avant la caserne des gardes mobiles. C'est
alors que les cris dans la foule annonçaient notre arrivée rue
Georges-Clemenceau, place de l'Hôtel-de-Ville, rue
Victoire-de-la-Marne. Il faut ralentir.»
Léo Lamarre complète
ce récit : «Vers 15 h 20, les deux jeeps de la 2e DB
sont à Chaumont. La première est occupée par le capitaine de
Schompré, l'abbé Louis Gradeler et l'adjudant de gendarmerie
Beychenn (sic), la deuxième par un officier français, le capitaine
Dubois probablement, et le gendarme Maziaigue». Tous se retrouvent
en préfecture. Puis Gradeler part en jeep avec Dubois, se rend à
Villars-en-Azois où se trouve le PC du colonel Dio, qui demande à
un escadron stationné à Châteauvillain de se porter sur la
ville.»
Le journal de marche du
maquis ne s'étend pas outre mesure sur cette journée
: «Une gerbe est déposée au monument aux morts à La Vendue, où
les Boches avaient fusillé les patriotes.
Une compagnie est portée
sur La Maladière, une autre à Chamarandes où elle assure la garde
du pont encore intact. Une autre reste à Chaumont pour assurer
l'ordre. Ordre est donné à la compagnie stationnée à Arc de faire
mouvement sur Chaumont.»
Un véhicule blindé
avec les FFI
Agé
de 9 ans à l'époque des faits, Jean Mongeot résidait à
Arc-en-Barrois. Il se souviendra, en 2004, que son père Charles et
deux habitants du village, Julien Sédille et René Wouters, ont
construit, à la fin de l'Occupation, dans un garage de la commune,
un camion blindé au profit du maquis. «Ils
ont utilisé deux fours à charbon en tôle, imbriqués l'un dans
l'autre, garnis de deux ou trois meurtrières»,
se rappellera ce Chaumontais, qui précisera que ce véhicule a fait
son entrée dans Chaumont. Dommage qu'aucune photo le représentant
ne soit parvenu à notre connaissance...
(A
suivre)