jeudi 27 mai 2010

Quelques héros haut-marnais de la Résistance : Hutinet, Recouvreur, Quilliard, Masselot...



Photo issue du livre "Ceux de la Résistance" de M. Picard (accessible sur le blog maquis du Morvan).


Hutinet est un patronyme qui fait autorité dans la Résistance haut-marnaise – que les représentants de ces familles en soient les acteurs ou les historiens.
Il en est cependant un aujourd’hui méconnu de ses contemporains : Henri Hutinet, héros des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) d’Auvergne et de Provence.
Il naît le 25 décembre 1920 à Bussières-lès-Belmont. Formé à la carrière d’officier par la prestigieuse école spéciale militaire de Saint-Cyr (repliée à Aix-en-Provence), sous-lieutenant, Henri Hutinet est affecté au 5e régiment d’infanterie, en garnison à Saint-Etienne (Loire) de 1940 à 1942. Après la dissolution de l’armée d’armistice, le jeune Haut-Marnais s’investit rapidement dans la Résistance. Il est un des organisateurs du camp Wodli, formation FTPF qui s’établit au printemps 1943 aux confins de l’Auvergne et de la Lozère. Hutinet est ainsi l’un des artisans de la spectaculaire libération de résistants de la prison du Puy (Haute-Loire), le 25 avril 1943. Tombé à son tour aux mains des Allemands le 20 mai 1943, interné à Saint-Etienne (prison Bellevue), il s’en évadera lui-même le 25 ou 26 septembre 1943, grâce à un autre fait d’armes de la Résistance française.
Hutinet quittera alors l’Auvergne et le Forez pour les Basses-Alpes, en Provence. Sous le pseudonyme de « Jean-Louis Voray », capitaine, il prendra le commandement de la 5e compagnie FTPF de ce département. C’est au cours d’une de ses opérations sur la Route Napoléon qu’il trouvera la mort le 9 juillet 1944, sur le territoire de la commune de Chabrières (ou le 6 juillet, au col des Lèques, près de Castellane). Sources : ministère de la Défense (base de données « Mémoires des hommes »), « Hommes et combats. La Loire » (Albert Oriol-Maloire).

Camille-Henri Recouvreur possède la particularité d’être, à 71 ans, l’un des doyens des officiers des Forces françaises de l’intérieur. Il voit le jour le 3 décembre 1872 à la ferme de La Roches, à Ageville, au domicile de son grand-père Fernand, journalier. Il est le fils naturel d’une jeune femme de 24 ans, qu’il dira, dans son acte de mariage, n’avoir jamais connue. Recouvreur embrasse la carrière militaire. Selon le cédérom « La Résistance dans l’Yonne », il prend part aux opérations de Madagascar en 1895 et 1896. Il est sergent au 109e régiment d’infanterie, en garnison à Chaumont, lorsqu’il se marie, le 3 août 1903, dans le chef-lieu haut-marnais, avec une débitante de tabac. Recouvreur se bat ensuite durant la Première Guerre mondiale, qu’il termine avec le grade de capitaine et deux blessures. Membre de la Légion d’honneur (sans doute à l’issue de ces combats), il sert à nouveau en 1939 et se marie une deuxième fois, fin 1940, à Paris. En dépit de son âge, il s’investit dans la Résistance icaunaise, devenant l’adjoint du jeune commandant Jean Chapelle – qui lui n’a que 20 ans. Commandant FFI, il se bat à Avallon et dirige le 1er bataillon de la 3e demi-brigade FFI du département, qui fait son entrée dans Dijon le 10 septembre 1944. Recouvreur s’engage encore dans le 1er régiment du Morvan, au sein duquel il commande d’abord le 4e bataillon, puis où il devient adjoint au chef de corps. Démobilisé seulement en septembre 1945, il décède à Pontaubert, dans l’Yonne, le 2 octobre 1953, à l’âge de 83 ans. Sources : « Résistance dans l’Yonne » (Aeri), état civil des communes d’Ageville et Chaumont.

Fils de Charles-Augustin Quilliard et de Marie Chatel (de la famille de l’actuel ministre de l’Education nationale), issu d’une famille de maîtres de forges et hommes politiques haut-marnais (Châteauvillain, Aubepierre-sur-Aube, Villars-en-Azois, Frampas…), François Quilliard naît le 19 juillet 1902 à Frampas. Selon le baron de l’Horme, il pourrait correspondre à ce maréchal des logis-chef de cavalerie cité pour sa conduite en juin 1940. Domicilié à Pau, il est, comme adjudant, chef de section dans le fameux Corps-franc Pommiès (bataillon de Carrère). Quilliard, alias « Jean », trouve la mort le 16 juin 1944 dans les Pyrénées. L’un de ses parents, Claude Quilliard, de Villars-en-Azois, lieutenant FFI, est mort en déportation. Sources : notes généalogiques du baron de L’Horme, ministère de la Défense, site Internet «Mémorial genweb ».

Jean Masselot, sans doute originaire d’Andelot, est, à 25 ans, caporal-chef dans la fameuse section Chabal du maquis du Vercors (6e bataillon de chasseurs alpins). Il est tué le 15 juin 1944 lors du combat de Saint-Nizier.

(A suivre)

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